tadalafil 40 mg for ed

L’envol de Romane de Watteville

La peintre lausannoise cumule les succès cette année. Ses toiles pop séduisent les amateurs d’art jusqu’en Asie.

L’année 2022 semble être celle de Romane de Watteville. Jusqu’en février, la peintre lausannoise de 28 ans a exposé chez Fabienne Levy. En mars, ses tableaux colorés d’inspiration pop art lui ont valu le prestigieux Prix Mobilière, doté de CHF 30 000. En avril et mai, elle présentait ses œuvres à la galerie Ciaccia Levi, à Paris.

«Quand j’étais enfant, les couleurs et les images m’ensorcelaient déjà, sans que je ne me l’explique», dit la jeune femme qui a grandi à Belmont, à quelques kilomètres de Lausanne. C’est sa marraine, l’illustratrice lausannoise Haydé Ardalan, qui a attisé sa fibre artistique: «Je passais des après-midi entiers dans son atelier et elle me laissait mettre la main à la pâte.» Ses parents l’emmenaient souvent dans les musées. Elle garde d’ailleurs de jolis souvenirs de celui de l’Élysée, consacré à la photo.

Ce n’est pas étonnant, tant l’image et le cinéma occupent une place de choix dans l’univers artistique de celle qui habite aujourd’hui Sous-Gare, à deux pas du nouveau pôle muséal. Le choix d’études de Romane ne fera ensuite que confirmer cette passion: un bachelor en histoire de l’art et du cinéma à l’Université de Lausanne, avant l’École cantonale d’art de Lausanne (ECAL) et un autre bachelor, en arts visuels, en 2020. Là, des professeurs la confortent dans son approche, soit en la félicitant pour son audace, soit en la questionnant à coups de dubitatifs «tu es sûre de vouloir aller dans cette direction ?» Leur discrète élève ne s’en laisse pas conter et le succès de ses tableaux, d’un kitsch assumé, distillant parfois une ambiance porno soft, lui donnera vite raison.

Chaque œuvre parle de corps, de sexe, de rencontres entre l’intérieur et l’extérieur, entre le regardeur et le regardé. Elle s’adresse à l’inconscient du spectateur, lui raconte des histoires. Chacun y projettera la sienne avec une jubilation parfois teintée de gêne.

L’inspiration, Romane de Watteville la puise aussi bien chez l’irrévérencieuse plasticienne Karen Kilimnik ou la portraitiste new-yorkaise Chloe Wise, que chez l’indépassable Botticelli. Et certaines toiles ne sont pas sans évoquer Rock Dreams, le livre culte de Guy Peellaert. Un univers, riche et coloré, qui a déjà séduit des collectionneurs jusqu’en Asie ou au Mexique.

_______

Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans The Lausanner (n° 9).