cialis special offer

La toute nouvelle ASAM défend un entrepreneuriat durable pour concurrencer l’USAM

De nombreux entrepreneurs se réjouissent de la naissance récente de l’Association suisse des arts et métiers (ASAM). Proche des Verts, cette nouvelle structure veut proposer une alternative aux faîtières existantes.

Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans PME Magazine.

_______

«Lorsque j’ai vu les positions, mais aussi les mensonges, qu’Economiesuisse répandait lors des débats autour de l’initiative multinationales responsables, je me suis fâché», témoigne Christophe Barman, cofondateur de l’entreprise de services Loyco. Cet entrepreneur, qui se décrit comme proche des gens et de l’environnement, en est convaincu: «depuis des années, les milieux économiques pédalent quasiment systématiquement contre les progressions sociales et environnementales.»

Face à ce constat, Christophe Barman a accepté jeudi 24 mars de représenter Genève au comité directeur de l’Association suisse des arts et métiers. Cette organisation, créée en 2019 en Suisse alémanique par l’entrepreneur Michael Gygax ainsi que l’entrepreneuse et conseillère nationale verte Aline Trede, s’est implantée en février dernier en Suisse romande. Elle regroupe aujourd’hui plus de 350 membres, principalement alémaniques. Au niveau romand, il s’agit plutôt d’une trentaine, dont la brasserie vaudoise Docteur Gab’s et la plateforme lausannoise de crowdfunding Wemakeit. L’objectif est «d’offrir aux PME une alternative aux faîtières économiques défendant des positions rétrogrades et passéistes, explique le coordinateur romand de la nouvelle organisation et vice-président des Verts suisses Oleg Gafner. A terme, le but est de devenir un invité permanent des consultations au niveau fédéral, afin de pouvoir se positionner sur les projets de loi d’un point de vue politique.»

Actuellement, l’ASAM fournit les prestations de base d’une association faitière, telles que des aides juridiques ou des consultations de spécialistes en ressources humaines. L’association veut ainsi épauler les PME «dans le grand enjeu du remboursement des prêts Covid», ajoute Oleg Gafner. Cela suffira-t-il pour concurrencer l’USAM, qui existe depuis 1879 et fédère quelque 500’000 PME, soit plus de 90% des entreprises du pays? «Le ratio entre le nombre d’entreprises qui existent en Suisse et le nombre de membres de l’USAM montrent que, globalement, nous, les patrons, nous sommes contents», répond André Berdoz, vice-président de l’USAM et directeur de la société vaudoise Electro-Techniques AZ. «Les associations patronales disent représenter les 600’000 entreprises de Suisse, mais ces dernières n’en sont, en fait, membres qu’à travers les faîtières économiques régionales. Les sociétés donnent ainsi leurs voix sur le plan fédéral, souvent sans même en être conscientes», dit pour sa part Christophe Barman de l’ASAM.

La grande distinction entre la naissante ASAM et la puissante USAM concerne le mode de gouvernance, résume Oleg Gafner. «L’ASAM a été montée de façon à ce que chaque membre, à chaque consultation politique, ait une voix. Pour nous, entrepreneurs progressistes, deux solutions s’offrent à nous. Soit nous essayons de rentrer dans les faitières existantes pour les changer de l’intérieur, ce qui peut prendre 20 ans. Soit nous en créons une nouvelle, pour y construire quelque chose de différent, ce qui peut aussi prendre 20 ans.»

Pour le cofondateur de Loyco, la nouvelle association est indispensable pour prendre en compte les mutations qui impactent le monde professionnel. Il en cite trois: «La crise climatique, les modes de travail bouleversés par la numérisation et le sens, l’autonomie qui est dorénavant requise par les collaborateurs.» Une opinion que le vice-président de l’USAM André Berdoz ne partage pas: «Pour l’instant, les services pour lesquels je paie des cotisations me donnent entière satisfaction. Les aspects évolutifs et environnementaux sont pris en compte.» Le directeur de PME y voit toutefois un aspect positif: «C’est toujours bien quand quelqu’un donne un coup de pied dans la fourmilière, cela permet de continuer à se remettre en question».