LATITUDES

Visite chez l’urologue

Parmi les quelque 70 sites internet cliniques du CHUV, le plus consulté est celui du Service d’urologie. Un phénomène peu surprenant, quand on connaît les difficultés que certains hommes et femmes ont à évoquer leur intimité. Face à ce frein, il est important de rappeler que certains signes imposent de consulter.

Besoin fréquent d’uriner, douleur aux testicules… Les zones touchées par ces problèmes peuvent créer une gêne dans l’esprit du patient quand il s’agit de consulter. Comment et à qui en parler ? En premier lieu, il est important de s’adresser à son généraliste, qui, le cas échéant, orientera la personne vers un urologue ; un terme qui regroupe les spécialistes des voies uro-génitales de l’homme et urinaires de la femme, comme l’explique Beat Roth, chef du Service d’urologie du CHUV: «Les femmes représentent entre 25 et 30% des patients en urologie, en collaboration avec les gynécologues. Cette spécialité couvre de nombreux domaines de la médecine et de la chirurgie. On y trouve l’oncologie, qui s’occupe du diagnostic et du suivi des cancers, comme celui de la prostate, de la vessie ou des testicules. L’urologie fonctionnelle et la neuro-urologie traitent les problèmes d’incontinence ou de difficultés à uriner. Une grande partie du travail concerne aussi les calculs rénaux et urinaires ». Enfin le volet andrologie, équivalent masculin de la gynécologie, s’adresse spécifiquement à l’urologie de l’homme, où sont traitées « les questions d’infertilité, de dysfonction érectile ou plus rarement d’insuffisance hormonale ».

Démystifier la consultation urologique

Au début, une consultation chez l’urologue n’est pas très différente d’une consultation chez un généraliste. «On discute de l’état de santé du patient et de ses antécédents. Puis on réalise un examen clinique.» La première visite inclut souvent un toucher rectal pour analyser la prostate chez les hommes, et un examen gynécologique pour les femmes. «Nous demandons aussi aux patient-e-s de venir avec la vessie remplie, afin de l’examiner par une mesure du jet urinaire», signale Beat Roth. La plupart des patients sont envoyés par d’autres urologues ou des généralistes. Ils sont donc déjà suivis, habitués à parler de leur situation et savent comment se passe une consultation générale.

En finir avec les tabous

Pour Beat Roth, les affections urologiques sont de moins en moins taboues. Il y voit une évolution positive pour le bien des patient-e-s: «Les instruments sont devenus plus petits, ce qui rend les examens moins désagréables. Au niveau de la pratique, notre travail se fait beaucoup en collaboration avec le personnel infirmier, qui voie les patients en amont. C’est un premier contact très important qui leur permet d’échanger et de poser des questions.» Il reconnaît pourtant que les hommes tardent généralement à venir consulter ; ils en ont moins l’habitude que les femmes qui voient leur gynécologue une fois par année. «Les patients qui ont un cancer du pénis, par exemple, viennent souvent assez tard parce qu’ils sont gênés à l’idée de se faire examiner. C’est différent pour la prostate: il y a maintenant moins de tabous, surtout chez les personnes de moins de 60 ans. Par ailleurs, il devient de plus en plus normal pour les patients masculins de rencontrer des femmes urologues.»

Des signes qui doivent alerter

Si des symptômes urologiques ou urinaires apparaissent, il est important de consulter assez rapidement. Les cancers des voies uro-génitales sont souvent détectés trop tard, ce qui diminue grandement les chances de guérison. Les troubles peuvent se manifester sous forme d’incontinence, de douleurs au niveau du bassin ou des reins, ou par des difficultés de vidange de la vessie. «Un signe d’alerte absolu qui nécessite une consultation obligatoire est la présence de sang dans l’urine, sans ressentir de douleur. Cela peut notamment indiquer une tumeur de la vessie», signale le spécialiste. Certaines maladies ne présentent cependant pas de symptômes dans les premiers stades, comme le cancer de la prostate. Il s’agit du type de cancer le plus fréquent chez les hommes, selon la Ligue suisse contre le cancer. Comme il touche principalement les hommes de plus de 50 ans, il est recommandé de faire des dépistages réguliers dès cet âge-là.

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Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans In Vivo magazine (no 23).

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