CULTURE

Une biodiversité synthétique

Confinée dans son appartement new-yorkais, la photographe Margeaux Walter a décidé de se mettre en scène en accueillant la nature à domicile.

Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans le magazine photographique Météore.

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Habituellement, Margeaux Walter se réapproprie les paysages. Elle travaille en extérieur et ajoute des éléments synthétiques à son environnement pour créer une scénographie mi-naturelle, mi-artificielle. Mais la pandémie de Covid-19 a frappé le monde et bouleversé sa pratique. Confinée dans son appartement new-yorkais, elle a décidé d’inverser sa méthode.

Dans sa série All Natural, l’artiste américaine dépeint un univers ou la végétation, les plages et les cours d’eau sont devenus des mythes synthétiques. Des versions artificielles simulent une nature progressivement perdue en raison de la pollution et du réchauffement climatique. Elle y ajoute une touche d’humour absurde. «Nous avons tous consulté des statistiques et entendu des experts parler de la destruction de la biodiversité… Je trouve que l’humour permet d’aborder ces sujets d’une manière plus directe et émotionnelle.»

Entre claustrophobie et solitude, la photographe se met elle-même en scène dans ses compositions. «J’aime être présente dans mon travail mais sans que l’on discerne mon visage. Je veux que mon image soit générique, qu’elle puisse être tout le monde et personne à la fois.» Margeaux Walter utilise les codes de la publicité en soignant ses clichés. «J’aime la façon dont les couleurs de la publicité attirent le regard et influencent les comportements. Mon travail s’apparente à de fausses publicités de la vie actuelle.»

Votre travail photographique vous laisse-t-il entrevoir le futur ?

Margeaux Walter: «La photographie me permet de mettre en image mes pensées, de les ancrer dans la réalité. Le visuel et l’esthétique m’aident à visualiser et ainsi à comprendre l’avenir d’un point de vue plus conceptuel et émotionnel.»

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Margeaux Walter, États-Unis

Née à Seattle en 1982, Margeaux Walter suit des études de beaux-arts à la Tisch School of the Arts et au Hunter College, deux institutions situées à New York. Elle se met souvent en scène dans ses compositions qui mélangent la nature et l’univers coloré de la publicité. Ses travaux ont été publiés dans des journaux comme The New York Times ou The Boston Globe.

Découvrir l’artiste ici.