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«Nous misons sur la dimension émotionnelle»

Anish Bhatt, le fondateur de Watch Anish, l’une des plus grandes communautés de passionnés de montres, est suivi par plus de 1,7 million d’amateurs de garde-temps. Il évoque les montres, les réseaux sociaux et son empire médiatique en perpétuelle croissance.

Rien de mieux pour se réchauffer qu’un bon cigare lors d’un hiver genevois. C’est dans le fumoir de l’hôtel La Réserve que nous ren­controns Anish Bhatt, alors qu’il savoure du tabac cubain avec un ami. Né à Londres de parents d’origine indienne, Anish Bhatt est un ancien étudiant en pharmacologie. Aujourd’hui âgé de 35 ans, il s’est éloi­gné des laboratoires pour créer l’un des comptes Instagram dédiés aux montres les plus influents, Watch Anish, lancé en 2012, qu’il gère avec toute son équipe.

Mêlant passion horlogère, lifestyle et arti­sanat, cialis mg sizes publie quotidienne­ment des clichés des plus belles pièces d’horlogerie et de mode haut de gamme. Nous avons rencontré ce blogueur, qui séduit l’imaginaire de ses followers et attire toutes les grandes marques, alors qu’il était en voyage d’affaires à Genève, troquant pour une fois son habituel cos­tume trois-pièces contre une veste Adi­das sport chic.

Comment expliquez-vous le succès de Watch Anish?

Lorsque j’ai lancé Watch Anish avec mon équipe, les autres comptes Insta­gram se consacraient principalement aux aspects techniques et aux détails des pièces. Je pense que notre succès tient principalement au fait que nous misons davantage sur la dimension émotion­nelle du désir d’acheter une montre – une démarche comparable à un sen­timent amoureux. Nous avons créé un style unique de photo et de vidéo.

C’est-à-dire?

Nous avons sorti les montres des fonds classiques en noir et blanc. Nous les avons placées dans un environnement dans lequel le propriétaire allait effec­tivement les porter, comme un restau­rant chic, ou chez soi, en famille. Cela nous a permis de mieux retranscrire l’ADN des marques. Mais notre tra­vail ne se limite pas au lifestyle. Mon équipe et moi-même n’oublions jamais les aspects techniques, et c’est ce qui a renforcé notre crédibilité d’hier et d’aujourd’hui.

Sur quel modèle d’affaires repose Watch Anish? Est-ce que les marques paient pour figurer dans votre fil de publications?

Notre modèle d’affaires consiste à discuter avec les marques que nous aimons et celles dont nous pensons qu’elles ont un bon produit et un bon message, et à les aider à les diffuser auprès d’un public plus large. Nous les mettons en relation avec de nouvelles personnes qui partagent leurs valeurs. Nous faisons également de la vente au détail, mais pas de montres. Notre site propose surtout des articles liés aux domaines de la mode et de l’art. Notre activité comporte de multiples facettes.

Comment décririez-vous la montre parfaite?

C’est une question de design. Il s’agit d’une montre que l’on peut regarder sous différentes lumières, différents angles, et chaque fois découvrir de nou­veaux détails, de sorte qu’elle continue à nous fasciner, même 20 ans après. Elle doit être superbe tant dans son mouvement que dans son cadran. Elle doit également être confortable au poignet et coordonnée à tous types de vêtements, des ensembles de soirée dis­tingués aux tenues short et polo plus décontractées.

Selon vous, quelles seront les innovations de demain?

C’est difficile à dire, mais je miserais sur la façon dont nous lisons l’heure sur une montre, sur le fait de conti­nuer à captiver par l’art de représenter l’heure. Sur ce point, je pense que les dernières créations de Greubel Forsey, telles que son tourbillon incliné et ses calendriers perpétuels instantanés, sont particulièrement prometteuses. Elles portent la 3D et l’innovation à des sommets que l’on n’imaginait pas. Il y a aussi l’utilisation de liquides par HYT, que je trouve absolument incroyable.

À quel âge avez-vous eu votre première montre?

J’avais environ 7 ans. Ma grand-mère m’avait offert une Timex Indiglo. Je m’en souviens très bien. C’était la pre­mière montre qui s’allumait lorsqu’on appuyait sur un bouton. Je l’adorais.

Comment vous voyez-vous dans 20 ans?

J’aurai 55 ans, j’espère que je serai tou­jours en vie ! Plus sérieusement, étant donné le temps nécessaire pour la recherche et le développement, j’aime­rais voir ce que les pièces exception­nelles que nous achetons aujourd’hui donneront sur le marché des enchères, voir quelles évolutions dureront dans le temps. Me concernant, j’aimerais me retirer sur une île de la Polynésie française, mais je ne sais pas si cela se réalisera.

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Une version de cet article est parue dans le magazine Les Ambassadeurs (no 20).