LATITUDES

Transpirer pour préserver sa santé

Préconisées par les médecins, les 30 à 40 minutes de marche quotidienne à un rythme modéré ne seraient d’aucun bénéfice pour la santé, révèle une étude. Seules les activitiés plus intenses réduiraient les risques.

La lutte contre les maladies cardiovasculaires, le diabète et l’obésité représente le grand défi de santé publique de ce début du 21ème siècle. Dans les années 1990, l’effort se focalisait sur l’obésité et les dérives nutritionnelles de type fast-food. Or, depuis une dizaine d’années, des études épidémiologiques nous apprennent que c’est le manque d’activité physique qui est à l’origine de ces pathologies.

La plupart des agences nationales de santé publique émettent des recommandations d’activité physique diffusées dans les média avec un consensus concernant la quantité et l’intensité requises: 30 à 40 minutes de marche par jour à un rythme modéré semblait suffire. Cette injonction est remise en cause par une publication danoise parue au mois d’octobre dans la revue de référence qu’est le British Medical Journal.

Cette recherche d’envergure porte sur plus de 10’000 sujets de 21 à 98 ans, suivis pendant 10 ans. Elle nous enseigne qu’une heure de marche, voire davantage, ne protège pas contre la survenue d’un syndrome métabolique (SM, soit le cumul de facteurs de risques vasculaires comprenant l’accumulation abdominale de graisse, l’hypertension, la résistance à l’insuline, une hyperglycémie et des anomalies lipidiques).

En effet, les sujets pratiquant la course à pied et des activités de loisirs relativement intenses ont vu leur risque de développer un syndrome métabolique diminuer de 40 à 60%. En revanche, ceux qui marchaient régulièrement plus d’une heure par jour à une faible intensité n’en ont retiré aucun bénéfice. Un résultat qui suscite l’étonnement et semble contredire une étude récemment menée au département de physiologie de l’Université de Lausanne.

L’objectif de celle-ci consistait à rechercher un éventuel seuil de durée ou d’intensité d’exercice permettant d’observer une amélioration de la sensibilité à l’insuline (un des éléments du syndrome métabolique). Sa conclusion: il n’y aurait pas de seuil pour observer un bénéfice. Même un volume d’exercice de 400 Calories/semaine (12 minutes de marche à plat par jour pour une personne de 80kg) est associé à un bénéfice cliniquement significatif.

La situation se complique donc non seulement pour le professionnel de la santé, soucieux de diffuser des recommandations claires mais aussi pour Monsieur et Madame Tout-le-monde désireux de bouger pour rester en santé. A ce stade du débat, on retiendra qu’il est probablement utile pour la santé d’être actif physiquement, le plus souvent possible et sans craindre de mouiller sa chemise.