LATITUDES

Le retour du papier peint, qui protège des ondes et des séismes

Les tapisseries sont débarrassées de leur image vieillotte. Outre leur aspect décoratif, elles peuvent intégrer des innovations étonnantes.

Un regard nouveau est porté sur ce que, hier encore, on qualifiait d’épouvantables tapisseries de nos ancêtres. Après avoir été recouvert de dispersion ou de peinture acrylique, le papier peint revient en force. Une petite révolution. De grands noms du design prennent part à ce mouvement: Jean-Charles de Castelbajac, Julien Macdonald, Luigi Colani, Ulf Moritz…

Andy Warhol n’avait-il pas montré la voie, en 1966, avec son cialis common dosage? En Suisse, l’Atelier Oï a lancé sa première collection baptisée «De l’objet à l’espace» avec une nouvelle approche «inversée» de ce revêtement. L’imagination a pris le pouvoir. Le papier peint s’est débarrassé de l’image vieillotte qui lui collait à la peau.

Développé en France et en Angleterre dès le XVIIe siècle, il a été tour à tour boudé ou porté aux nues. Il connaît ses heures de gloire au XIXe alors qu’au XXe, il traverse une grave crise — dont il sortira au cours des années 1960 à 70 avant de disparaître à nouveau. Une histoire en dents de scie que retrace l’actuelle exposition à voir au Musée du papier peint de Mézières.

Les couturiers se sont saisis de cet actuel revival pour en faire une des tendances de la saison 2012. Le look «camouflage papier peint» a défilé l’automne dernier sur les podiums des défilés avant de se retrouver en ce moment dans la rue. Après avoir réinvesti nos murs, le voilà qui prend place dans la garde robe des fashionistas.

Plus inattendues encore, les nouvelles fonctions qu’il pourrait endosser dans un avenir proche: bloquer des ondes et retenir des briques ébranlées par un tremblement de terre.

Le revêtement mural Metapapier possède des vertus étonnantes. Ce papier peint d’aspect anodin est un filtre des ondes GSM et wifi.

Pour filtrer les fréquences GSM et wifi, les motifs brevetés de Metapapier, développé au Centre technique du papier (CTP) de Grenoble, sont imprimés avec une encre conductrice, ce qui laisse passer la radio et la télévision mais fait barrage aux ondes non désirables.

Ainsi, ce papier permet de protéger un espace public (salle de réunion, de spectacle, hôpital, restaurant, chambre d’enfant, etc.) et de créer des «zones de tranquillité électromagnétiques» à même de rassurer les personnes inquiètes de baigner dans des ondes dont l’innocuité n’a pas été prouvée.

Autre nouveauté: des murs de briques qui résistent aux secousses telluriques parce que recouverts d’un papier peint antisismique. Une invention saluée par les spécialistes des séismes néo-zélandais. Il s’agirait là d’une «avancée scientifique majeure» qui aurait pu épargner des vies lors du récent tremblement de Christchurch qui avait provoqué la mort de 185 personnes.

Ce nouveau matériau adhésif fait de fibres de verre a été conçu par le professeur Lothar Stempniewski de l’Institut de technologie de Karlsruhe.

«Notre objectif était que les gens aient plus de temps pour évacuer les bâtiments en cas de séisme», explique-t-il.

Son papier peint est composé de fibres orientées dans quatre directions, ce qui permet de répartir les forces. Testé dans une maison placée dans un simulateur, il a bluffé tout le monde. Commentaire d’un chercheur néo zélandais: «Il ne faut pas grand-chose pour empêcher un bâtiment de s’effondrer, juste du papier peint».