LATITUDES

Une malédiction hollywoodienne pour ce 6 juin 2006

Une nouvelle version du film «La Malédiction» sort en ce 06/06/06, qui peut se lire comme le chiffre du Diable. Une stratégie de promotion qui n’a pas eu la résonnance attendue.

«Le sixième jour du sixième mois de la sixième année… son règne arrive. La malédiction est en marche, des signes ne trompent pas…», lit-on sur le site du film «La malédiction» («The Omen»), réalisé par John Moore.

Cette nouvelle version du long métrage éponyme de Richard Donner (1976) jouit d’une sortie mondiale en ce jour qui se lit 06/06/06 et, en raccourci, 666. Or, dans la culture chrétienne, c’est le nombre du diable. «Ici est la sagesse: que celui qui a de l’intelligence, compte le nombre de la bête; car c’est un nombre d’homme, et son nombre est six cent soixante-six», est-il écrit dans l’Apocalypse de Jean, chapitre 13, verset 18.

La possibilité de transformer du démoniaque en or ne se présente qu’une fois par siècle. Le grand studio hollywoodien a osé prendre le risque de miser sur Satan comme stratégie publicitaire. Mais apparemment, cette idée d’utiliser la superstition du 06/06/06 n’a pas obtenu de résonnance médiatique au-delà des amateurs de films d’épouvante.

Encore en plein combat contre les «postulats blasphématoires» de «Da Vinci Code», les mouvements religieux et bien pensant américains ne se sont pas préoccupés de «La Malédiction» qui, dans sa première version, avait grandement contribué à faire connaître le nombre 666 au grand public.

Le synopsis de son remake attribue aussi un rôle clé au nombre satanique. Robert Thorn est un diplomate américain, installé à Rome. Après plusieurs années de vaines tentatives pour avoir un enfant, sa femme et lui deviennent enfin parents d’un petit garçon qu’ils prénomment Damien.

Au fur et à mesure que l’enfant grandit, les gens de son entourage meurent de manière très étrange. Son père découvre finalement que la naissance de son fils, survenue la 6ème heure du 6ème jour du 6ème mois, n’est peut-être pas de bonne augure…

La perspective de donner naissance à un petit «Damien» a angoissé un certain nombre de femmes enceintes dont le terme de la grossesse était proche du 06/06/06. Le site britannique «Mother & Baby» s’en est fait l’écho.

Il y a celles qui, comme Francesca Renouf, ont tenu à ce que leur médecin les assure qu’elles n’accoucheraient pas à la date «de la Bête». Moins superstitieuses, d’autres s’amusent de cette date originale. Emma Parker a promis qu’elle appellera précisément son enfant Damien si c’est un garçon, alors que pour Donna Magnante, ce sera Regan, un clin d’œil à «L’exorciste».

Les spéculations autour du chiffre 666 vont toujours bon train au XXIe siècle. Leur histoire commence avec l’apôtre Jean qui a attribué le nombre 666 à «la Bête de l’Apocalypse», un monstre- identifié au concept de l’Antéchrist — qui, un peu avant la fin des temps, viendrait commettre d’innombrables crimes, répandre la terreur parmi les hommes et dresser les peuples les un contre les autres; il serait terrassé par le Christ lui-même, lors de son retour en ce monde.

Le nombre de la Bête a excité et excite toujours la sagacité des interprètes, et nombreuses ont été les solutions proposées. Quantités de devins ont fait, à partir de 666, des calculs prévisionnels et spéculé sur des dates passées et futures (consulter l’ «Histoire universelle de chiffres», de Georges Ifrah pour en avoir un bon aperçu).

Comprenant par 666 «le nombre d’un homme bien déterminé», certains ont cherché des noms de personnages historiques dont la somme des lettres, prises pour leurs valeurs numériques, fournit le nombre cherché. Les empereurs Néron et Dioclétien, Martin Luther, le Pape ou encore G.W. Bush ont ainsi été identifiés par quelques interprètes à «la Bête de l’Apocalypse».

Quant à la Fox, l’évaluation numérique du mot donne: «F» qui est la sixième lettre de l’alphabet, «O» la 15ème (1+5=6), «X» est la 24ème (2+4=6), donc 666 (relevé sur le blog d’Arianna Huffington).