Comment réagir efficacement face à un blessé grave? Un petit programme sur mobile décrivant les «gestes qui sauvent» vient d’être lancé par une entreprise allemande.
Sarah Keenlyside, reporter au Sunday Times, était dans le métro à proximité de la gare d’Edgware Road lors du récent attentat londonien. A ses côtés se trouvait Davinia Turell qui, le lendemain, allait faire la une de la presse. La femme tenant un masque plaqué sur son visage, c’est elle.
Que faire pour soulager ses souffrances? Appliquer de l’eau froide? Désemparée, la jeune journaliste ne sait si elle doit accéder ou non aux supplications de la blessée.
Voici un extrait de son témoignage: «Elle (Davinia) commença à pleurer. Son visage brûlait et elle désespérait de trouver quelqu’un qui puisse soulager sa souffrance. J’avais perdu mes connaissances de premiers soins. Elle voulait que je verse de l’eau sur elle mais j’ignorais si c’était là ce qu’il convenait de faire. Aucune ambulance à l’horizon.»
Cette situation n’est pas sans évoquer un dessin de Mix & Remix vu dans un des best-sellers romands actuels, «Premiers secours» (Editions Médecine et Hygiène). Face à une personne inconsciente, un bonhomme aussi perdu que vous et moi, un petit livre en main, hurle: « …vous, vous ne bougez pas, et moi, je fonce à la page 10!»
En l’occurrence, notre journaliste londonienne aurait dû foncer à la page 56 du bouquin. Sous le chapitre brûlures, on découvre les conseils suivants: «Refroidissez rapidement la brûlure sous l’eau (10-20°C) pendant 10-20 minutes! Ne pas retirer les vêtements ébouillantés! Ne pas appliquer de crème, de sprays, et… ne pas mettre de glace directement sur la brûlure!»
Si on ne se balade pas volontiers avec un manuel de premiers secours, en revanche, un téléphone mobile est généralement à portée de main. Raison pour laquelle Bitos, une jeune entreprise en technologie médicale allemande, vient de présenter à l’Eté scientifique( Wissenschaftsommer) de Postdam, le premier programme de «gestes qui sauvent» téléchargeable sur un mobile.
Pour 5 euros, m-aid est transféré et accessible en tout temps sur votre téléphone portable. Pas mal, non? Réservé pour l’heure aux seuls germanophones, il devrait connaître d’ici peu des traductions.
De l’avis du Dr Bernard Vermeulen, médecin chef des Urgences des Hôpitaux Universitaires de Genève, «le traitement des pathologies à l’origine d’une urgence vitale ne permet pas toujours de sauver la victime, mais lorsque les différentes étapes de la prise en charge — dont on peut un jour ou l’autre tous faire partie — s’articulent bien entre elles, les chances de survie sont réellement augmentées.»
Avec un programme adéquat sur notre mobile il est désormais plus facile de devenir le premier maillon d’une chaîne de secours efficace.