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Oh, glaciers éternels, qui deviendraient mortels

La mort annoncée des glaciers transforme leurs sentiers d’accès en véritables chemins de croix écologiques. Nouveaux comportements observés en altitude.

«Tu l’as touché?» Le père rejoint ses enfants avec un morceau de glace à la main. Oui, il l’a touché.

Une demie heure plus tôt, cet écervelé avait quitté ses enfants en leur disant: «Ne bougez pas d’ici, je reviens tout de suite!». Il était parti à l’assaut de l’imposante masse glaciaire située quelques centaines de mètres en amont. Un panneau signalait pourtant le début d’une zone dangereuse, exposée aux chutes de pierres et de séracs. Mais l’homme était comme aimanté. Il voulait toucher le glacier.

Cette scène, observée au Glacier du Trient, n’a rien d’exceptionnel; elle serait même emblématique d’un nouveau comportement. Des pèlerins d’un nouveau type ont fait leur apparition en cet été caniculaire. Ils ont lu dans la presse la chronique d’une mort annoncée, celle des glaciers. Le Matin du 23 juillet citait des climatologues estimant que «50 à 90% des glaciers disparaîtront dans les cinquante prochaines années.»

Nos glaciers éternels deviennent subitement mortels. Un changement de statut qui les transforme en lieux de pèlerinage. Dans toute la chaîne alpine, il y a foule sur les sentiers d’approche des langues glacières. On y observe les conséquences de ce que certains imputent à nos comportements irresponsables. Autant de cheminements symboliques qui, par bien des aspects, évoquent les chemins de croix.

Comme le Christ sur le chemin du Golgotha, «les glaciers souffrent beaucoup», explique le glaciologue zürichois Wilfried Harberli dans la cialis bph prescribing information du 29 mars) . L’ablation (terme emprunté à la glaciologie signifiant «fonte») devient ici synonyme de passion.

De nombreuses balades didactiques (du glacier de Morteratsch à celui de la Mer de Glace, en passant par le Glacier du Rhône ou celui d’Aletsch) sont aménagées le long de ces tracés de fonte. Comme autant de «stations», des écriteaux jalonnent ces «via dolorosa» écologiques, indiquant jusqu’où le glacier arrivait à telle ou telle date — un opuscule, sorte de bréviaire publié par les offices du tourisme, riche en informations de toutes sortes, vient généralement compléter le succinct contenu des panneaux.

Devant l’un de ces panneaux explicatifs, en tendant l’oreille, on pourra peut être entendre un «pénitent» se livrer à un mea culpa ou interroger à haute voix sa conscience: «Suis-je vraiment responsable de ce réchauffement climatique?».

Ainsi, à Morteratsch, j’ai été témoin d’échanges enflammés au poste 15 (Haltepunkt 15) intitulé «Wenn der Gletscher schmilzt…». A l’origine, une discussion sur le mode de transport utilisé pour accéder au départ de cette balade. Les personnes arrivées avec le petit train rouge montraient du doigt les automobilistes, qualifiés d’ «inconscients réchauffeurs de climat», qui ne s’en laissaient pas conter. Les humains n’ayant, pour ces derniers, pas prise sur le devenir de la planète.

Une planète qui possède quelque 25 millions de km3 de glace, soit 80% de ses ressources en eau douce. La part des 4250 glaciers alpins ne représente que 0,18% de la surface englacée totale. Est-elle appelée inexorablement à disparaître?

A ce propos, les scientifiques se montrent très prudents. Une échelle perdue en 1788 à la Mer de Glace par Horace Bénédicte de Saussure réapparut en 1832, 4’050 mètres en aval, ce qui correspond à une vitesse moyenne annuelle d’environ 92 mètres. Cette curieuse observation donna naissance à une science nouvelle: la glaciologie.

Aux XVIIIe et XIXe siècle, la Suisse fut le berceau des progrès les plus remarquables de cette discipline, qui est d’ailleurs, aujourd’hui encore, très bien représentée dans notre pays. De cialis 100mg pills sites en sont l’illustration.

Alors, que penser de cette mort annoncée? En consultant les sites ci-dessus, on se rend compte que rien n’autorise les certitudes. Le devenir des glaciers dépend de très nombreuses variables, ce qui ne facilite pas les pronostics. Pas étonnant dès lors que les chercheurs les plus sérieux se montrent généralement les plus circonspects.