CULTURE

Designer, il prend plaisir à travailler avec la lumière

La dernière installation d’Alexandre Burdin-François, «Lotus», a été conçue pour le Geneva Lux Festival. Il crée autant des objets artistiques que des illuminations de scènes ou d’expositions.

Vendredi dernier, la tempête a bien failli détruire le travail qu’Alexandre Burdin-François a réalisé pendant près de deux mois pour le Geneva Lux Festival. «C’est ironique. J’intègre pour la première fois la problématique environnementale dans une création et c’est un élément climatique, le vent, qui a failli la ruiner», détaille l’artiste genevois de 35 ans. À part un pétale affaibli, le «Lotus», qu’il a créé dans le Jardin anglais en collaboration avec l’association Spot, a résisté.

L’association Spot, basée à Genève, se spécialise dans la communication des enjeux du changement climatique à travers des projets culturels. «L’objet a été conçu pour pouvoir devenir autonome en énergie. Il sera, dans une seconde étape de travail, équipé de panneaux solaires. L’objet, en plus d’être lumineux, s’accompagne de musique. Un cycle, inspiré de la vie d’un humain de sa naissance à sa mort, est ainsi joué quotidiennement. En journée, la batterie se charge, et le soir, la pièce est diffusée, autant que l’autonomie du dispositif le permet. La démarche vise à mettre en évidence un fonctionnement inspirant: ne pas consommer plus que ce que l’on possède.»

Avant de rejoindre le monde artistique, Alexandre a d’abord étudié la technique, puis l’électronique en France, avant de rejoindre une école d’art et de communication, puis finalement la HEAD, dont il sort diplômé en 2011. Il fonde ensuite le studio preorder&soldout avec le designer Mathias Zieba. «Avec ce studio, nous réalisons notamment des scénographies pour des expositions horlogères à Genève. C’est l’objectif de ce projet: lier le monde numérique à celui de l’exposition.» Le designer s’associe ensuite à Boris Edelstein de Garage Cube, une entreprise genevoise qui réalise des logiciels pour le mapping et le V-Jing. Ils fondent l’entreprise Garagecube Hardware à travers laquelle ils ont notamment conçu les barres LED qui ornent le «Lotus». «Mon parcours peut paraître assez décousu, mais toutes mes activités dialoguent entre elles. Le «Lotus» constitue un point de convergence, c’est important pour moi qu’il intègre la dimension musicale, car c’est un domaine qui m’intéresse également.»

Où le rencontrer

Bains des Pâquis «J’ai redécouvert ce lieu, qui est comme une annexe de Genève, en y faisant des livestream durant le confinement.»

Le Mapping Festival «C’est une chance que cet événement, qui permet de rencontrer des artistes du monde entier, se déroule à Genève.»

L’Audio «J’ai réalisé la scénographie de cette discothèque, où j’ai eu la chance de pouvoir y expérimenter de nouvelles formes.»

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Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans la Tribune de Genève.