CULTURE

Kadhafi, l’écrivain

Les dictateurs s’essaient souvent à la littérature. Kadhafi ne fait pas exception. Des traductions de ses œuvres ont même été publiées en Suisse.

Il se raconte mille et une histoires à son sujet, mais qui connaît les histoires dont le Guide est l’auteur? Dans des contextes moins belliqueux qu’en ce moment, Kadhafi avait troqué les armes contre la plume.

Tout le monde a entendu parler de son «Livre vert». Mais qui connaît ses autres œuvres? Le colonel a eu à coeur d’associer sa signature à toutes sortes de textes difficilement classables, entre fiction, allégorie et essai politique.

Ainsi, plusieurs de ses nouvelles ont été réunies sous le titre «Escape to Hell». Leur traduction française avait d’ailleurs été publiée en 1998 en Suisse, aux éditions Favre, avec une préface de Guy Georgy, premier ambassadeur de France auprès de la Jamahiriya libyenne, sous le titre de «Escapade en enfer et autres nouvelles», un «navet affligeant» selon L’Orient Le Jour.

A la suite de cette publication, le dictateur avait été couronné chevalier suprême de littérature arabe moderne par «le chef suprême de l’union des écrivains arabes», l’Egyptien Mohamed Salmaoui, qui lui a remis le «bouclier de la littérature arabe».

En 2007, le «Prix Kadhafi international de littérature» est créé sous l’impulsion du despote de Tripoli. Il doit récompenser un intellectuel qui se sera distingué dans le domaine de la défense des droits de l’homme…

Etre perçu, non seulement comme le «roi des rois africains», mais également comme le roi de la littérature arabe contemporaine, comme une éminence grise éprise de culture: voilà le défi que s’était fixé Kadhafi.

Le premier prix a été décerné en 2009. Il a récompensé le critique égyptien Jaber Asfour alors que le Catalan doctor prescribed cialis, avait, lui, refusé de rendre allégeance littéraire au colonel.

Dans un communiqué, la commission indiquait avoir attribué son prix à Jaber Asfour pour «son effort créatif pour le développement de la littérature arabe» et «son rôle prépondérant» dans le mouvement visant le renforcement des valeurs de liberté et du développement. En mars dernier, cet ancien ministre de la culture faisait savoir qu’il renonçait à son prix.

Kadhafi ne constitue pas une exception parmi ses pairs. Daniel Kalder, un chercheur britannique, a établi que les tyrans sont souvent friands d’écriture. Il publie régulièrement des alldaychemist tadalafil usa à ce sujet. Les dictateurs seraient-ils des écrivains ratés?

Hitler, Mao, Staline, Kim Jong-il, Khomeini ou Saddam Hussein ont-ils fait une carrière politique avec le dessein d’assurer la diffusion de leurs écrits? «Mein Kampf» ou le «Petit livre rouge» n’auraient à coup sûr pas connu le même tirage si leurs auteurs avaient choisi des pseudonymes.

Et les 1500 livres de Kim Jong-il, fruits des seules années d’étude du tyran? Quant à au roman «Zahiba and the King», sans la signature de Saddam Hussein, serait-il sorti de presse?

Littérature et dictature entretiennent de drôles de rapports. Si les dictateurs n’ont jamais craint de se ridiculiser en publiant leurs créations, ils ont, en revanche, toujours tenté de réprimer la vie littéraire; l’écrivain étant considéré comme leur ennemi naturel. Combien d’entre eux ont été emprisonnés, poussés à l’exil ou assassinés?