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La Street Parade donne naissance à un homme politique

Etienne Rainer, organisateur de la Zoom Party, se lance dans la course à la mairie de Zurich. Il veut séduire les abstentionnistes. Mais son projet ne se limite pas à un défilé de VoteMobiles.

La Street Parade va-t-elle s’offrir une «after» politique? Pour ne plus devoir guerroyer contre des autorités municipales pas toujours coopératives, Etienne Rainer, l’organisateur de la fameuse Zoom Party, a l’intention de se lancer dans la course à la mairie de Zürich. Des moyens originaux et un programme un rien utopique devraient donner à sa campagne une dimension plus colorée que celles de ses rivaux.

La semaine dernière, j’ai parcouru la presse alémanique pour voir comment elle couvrait l’événement. Les problèmes de drogue et les dissensions parmi les organisateurs n’ont pas réussi à voler la vedette à Rainer.

Les décibels débités par sa Zoom Party sur l’Adlisberg allaient-ils s’interrompre à 7 heures du matin, comme l’ordonnaient les instances politiques, ou alors à 16 heures comme le souhaitaient Rainer et son équipe? Interviews et photos du toujours jeune quadragénaire étaient omniprésents. A la Weltwoche, il confiait jeudi son dessein politique et devenait du coup l’homme du «Partypartei».

Vendredi, après bien des rebondissements, le suspense retombait: le tribunal tranchait en faveur de l’heure matinale. Sur le site de la party, on trouvait dès lors la formule «21.00 till open end» pour passer outre l’interdiction!

Candidat à la mairie, Rainer l’avait déjà été en cialis dapoxetine. Il n’avait récolté alors que 1364 voix. «Je vais prendre la chose plus au sérieux cette fois-ci», déclare-t-il. Les moyens qu’il mettra en œuvre devraient lui valoir un meilleur score.

Les moyens? Des projections de laser au Üetliberg et un défilé de VoteMobile dans les rues de Zürich devraient convaincre les jeunes électeurs de se rendre aux urnes. Rainer estime ses chances: «Si je pouvais mobiliser la moitié des abstentionnistes habituels, j’obtiendrais suffisamment de voix pour faire de moi le maire de Zürich.» Il se dit prêt à investir 50’000 francs suisses dans sa campagne et à former un comité de personnalités de l’économie et de la politique.

Son programme? Offrir à Zürich une véritable vie nocturne en concentrant bars et clubs sur la Langstrasse et le Niederdorf. Créer des quartiers réservés à l’épanouissement de la vie familiale. Décharger la ville du trafic automobile. Légaliser l’usage de la drogue. Enthousiaste, le candidat affirme: «Si j’étais élu maire, ce serait un signe de portée mondiale.»

Les parades techno se voulaient dépolitisées. On remarque aujourd’hui qu’elles ne peuvent évacuer aussi facilement les questions politiques. Elles se déroulent dans la cité, la cité leur rappelle ses lois. Pour en changer à leur profit, les jeunes ravers zürichois quitteront-ils le camp des abstentionnistes lors des prochaines élections municipales?

Présente samedi à Zürich, je me suis livrée à un mini sondage au cœur de la parade. Mes questions: connaissez-vous Etienne Rainer? Voterez-vous pour lui?

Le hasard a voulu que mon échantillon comprenne 28 personnes de 19 à 32 ans, 17 hommes et 11 femmes, 23 Suisses allemands dont quatre Zürichois, un Anglais, quatre Allemands.

Sur les 28 personnes interrogées, 21 ne savaient pas qui était Rainer. Parmi les 7 qui avaient entendu parler de lui, seulement deux abstentionnistes purs et durs. La «locomotive de party» parviendra-t-elle à les convaincre de se rendre aux urnes d’ici l’année prochaine?