cialis approved for benign prostatic hyperplasia

Un ministre en forme olympique

Omniprésent, le conseiller valaisan d’Etat valaisan Frédéric Favre, tombeur de Freysinger, est vu tantôt comme une vraie révélation politique éclipsant Darbellay, tantôt comme un suppôt de Sion 2026 négligeant sa fonction.

300 % ou 30 %? Où donc est la vérité? 300%, ce serait, selon l’espiègle secrétaire du WWF Valais, Marie-Thérèse Sangra, la partie de son temps que le conseiller d’Etat Frédéric Favre consacrerait au dossier olympique. Et 30 la même chose, mais calculée par Frédéric Favre lui-même.

Il est vrai que par la grâce de Sion 2026, on ne voit plus que lui sur la scène valaisanne. Lui, le tombeur d’Oskar le malabar, lui le jeune inconnu accédant par surprise au Conseil d’État valaisan en mars 2017. Un gouvernement où l’on voyait gros comme une maison se profiler le nouvel homme fort du canton: Christophe Darbellay.

Une année plus tard, Darbellay n’est pas loin des oubliettes, et Favre caracole sous les projecteurs. Mais ces Jeux qui font sa notoriété sont aussi son talon d’Achille. Dans une envolée proprement nord-coréenne la RTS égrenait récemment les qualificatifs qui revenaient en Valais, toutes sensibilités confondues, pour décrire les débuts du jeune ministre, ancien responsable des ressources humaines de Migros Valais: «agréable», «abordable», «apaisant», «franc», «enthousiaste», «engagé», «très observateur», «à l’écoute»… presque trop pour un seul homme.

Tout se gâte pourtant sur la question olympique. Voilà Favre soudain habillé de tous les défauts de la terre. Du manque de recul politique au sectarisme, en passant par le propagandisme éhonté et la perte notoire de sang-froid.

Alors, 30 ou 300? Frédéric Favre persiste: 30%. Et ajoute que c’est finalement peu: «Pour un dossier qui nous permet d’obtenir un milliard de francs de la Confédération et qui peut créer six mille emplois, je pense que ça vaut la peine.»

Comme on n’apprend pas à un vieux singe, ni en l’occurrence à un jeune, à faire des grimaces, Frédéric Favre sort cet argument de son sac à malices, qui parait plutôt vaste: «La plupart de mes soirées sont occupées par le projet olympique. Plus que mon département, c’est ma famille qui est prétéritée par cette campagne.»

Et puis, si on ne le voit faire que ça, vendre du rêve olympique, c’est la faute évidemment à des médias toujours aussi monomaniaques: «J’ai plusieurs dossiers importants en cours. J’ai notamment remplacé un préfet et deux chefs de service, dont la première femme cheffe de service à temps partiel. Mais les médias s’intéressent uniquement aux jeux».

Si, après ça, des grincheux viennent encore lui dire qu’il mélange allégrement ses deux casquettes de conseiller d’Etat et de vice-président de Sion 2026, Favre tire cette dernière et fatale rafale: «En tant que ministre des Sports, je suis légitimé à le faire puisque le Conseil fédéral, le gouvernement cantonal et 80% du parlement sont en faveur de cette candidature.»

Ministre des sports en effet, cela lui va comme un gant. Un gant de boxe bien sûr. Lui qui place l’exercice physique très haut dans la hiérarchie des activités humaines: «Je ne suis pas parti de rien. J’ai été́ arbitre principal de hockey en ligue national A. J’ai appris à gérer la pression du public et à défendre des décisions parfois impopulaires.»

Mais surtout, plusieurs fois champion suisse de karaté́, il raconte avoir atteint «un certain niveau de maturité́» depuis qu’il a décroché sa deuxième Dan, lui qui en compte cinq.

Pour autant Frédéric Favre n’oublie pas le principal intitulé de son département: «Quand on demande aux étrangers pourquoi ils viennent s’installer en Suisse, la première chose qu’ils mettent en avant, ce n’est pas la Petite Arvine du Valais, mais la sécurité.»

S’agissant de la votation du 10 juin, où les Suisses sont appelés à dire oui ou non aux Jeux, Frédéric Favre a déjà habilement anticipé, avec une citation de Nelson Mandela, ce qui mange rarement beaucoup de pain: «Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends.»

Il pourra toujours, en plus, compter sur une sorte de bonne étoile. A quelques jours du 1er tour pour le Conseil d’Etat, évoquant une improbable élection de son poulain, le président des radicaux valaisans René Constantin ne disait-il pas: «Il faudrait un fameux concours de circonstances?»