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Allô? Le téléphone ne répond plus (à mes besoins)

A l’heure du courrier électronique, qui a encore besoin de cet appareil vétuste et inadapté à la communication moderne? Osons le dire: le téléphone, c’est out.

Le téléphone a longtemps occupé une place centrale dans ma vie. Adolescente, j’y passais des heures à planifier mes sorties avec des amis qui habitaient deux maisons plus loin. Et puis je me suis exilée et le téléphone est devenu une bouée de sauvetage. Ceux qui tentaient de me joindre devaient souvent faire face à une ligne occupée.

Aujourd’hui pourtant, à la grande surprise de mes proches, je tourne le dos au combiné. Mes factures d’interurbain n’impressionnent plus personne. Le grand coupable de cet abandon, c’est bien sûr le courrier électronique.

Le courriel, comme on l’appelle ici au Canada, occupe la majeure partie de mon temps de communication à tel point que je ne supporte pratiquement plus le téléphone, sauf pour quelques conversations très brèves. Quand j’arrive à la maison, je lis souvent mes courriels avant de penser à vérifier mes messages téléphoniques. Il m’arrive même parfois, et je le dis avec un peu de honte, de répondre par courriel à un message laissé sur mon répondeur…

Si l’on me demandait de choisir entre le courriel et le téléphone, c’est mon vieil ami le combiné que j’abandonnerais en premier. Signe des temps? Selon une étude réalisée aux États-Unis, le téléphone a mis 38 ans avant d’être présent dans 30% des foyers américains. Internet a atteint ce pourcentage de pénétration des foyers en moins de 7 ans.

Une autre étude (de Frost & Sullivan) a constaté que le courrier électronique est maintenant plus souvent utilisé que le téléphone pour faire des affaires aux États-Unis et au Canada.

Moi qui n’ai juré que par le téléphone pendant des années, j’en suis maintenant à déclarer la supériorité du médium électronique comme outil de communication. Et voici les dix raisons qui appuient mon plaidoyer:

1. Au contraire du téléphone, un courriel ne dérange jamais. Aucune sonnerie agressive ne vient interrompre une conversation.

2. Un courriel peu être écrit quand on le désire. Mais surtout, il peut être lu à la convenance du correspondant. Si l’envie me prend de partager quelque chose avec une copine à trois heures du matin, rien ne m’empêche de lui écrire à ce moment-là.

3. Au bureau, on peut écrire un message personnel beaucoup plus discrètement qu’on ne peut tenir une conversation téléphonique. Et ça gêne beaucoup moins les collègues.

4. Au téléphone, les conversations s’étirent souvent en longueur, par politesse. Dans un courriel, on va droit au cœur du sujet et on répond seulement à ce qu’on a envie de répondre.

5. Au téléphone, ce qui a été dit ne peut plus être effacé… Dans un courriel, on peut toujours faire marche arrière et réviser sa pensée.

6. L’écrit révèle la personnalité. Grâce à des échanges de courriel, j’ai découvert chez certaines connaissances un sens de l’humour et une sensibilité jusqu’alors insoupçonnés. J’ai appris des détails sur leur vie qu’ils n’auraient peut-être pas osé me dire au téléphone. Le courriel permet aux timides de révéler qui ils sont vraiment.

7. Par courriel, on peut envoyer plusieurs messages dans la même journée sans ennuyer le destinataire.

8. Le courriel permet de reprendre plus facilement contact avec des amis perdus de vue. Une vieille copine, que je n’avais pas vue depuis 13 ans, m’a récemment contactée par courriel en m’avouant qu’elle voulait le faire par téléphone depuis des années mais qu’elle n’avait pas osé. J’étais dans la même situation. Le courriel nous a permis de renouer.

9. On peut conserver ses courriels en archives alors qu’une conversation téléphonique est à jamais perdue.

10. On n’obtient jamais une ligne occupée quand on envoie un courriel.

Bien sûr, il y a des moments où l’on a vraiment besoin d’entendre la voix d’une personne. Le mobile reste utile en cas d’urgence. Et pour l’instant, les êtres humains sont plus facilement joignables par téléphone que que par le Net. Pour l’instant.

Comme personne ne m’a encore obligée à faire un choix, je vais garder mon téléphone. Il deviendra sûrement une pièce de collection qui fascinera un jour mes petits-enfants.