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La difficile mutation de Napster vers la légalité

Comment faire passer à la caisse 40 millions d’utilisateurs habitués à la gratuité? C’est le défi que doit relever Bertelsmann, nouveau propriétaire de Napster. L’avis de l’expert californien Lee Black.

La nouvelle version de Napster (cialis proper dosage) est sortie cette semaine. Outre quelques améliorations dans l’outil de recherche, on peut trouver un nouveau bouton surprenant sur la droite de la fenêtre: il permet d’acheter des disques chez CDNow, filiale du géant allemand Bertelsmann, le nouvel actionnaire de Napster.

Le plus grand réseau de piraterie musicale du monde intègre donc discrètement un magasin de disque dans son interface. Un premier pas visible vers le commerce légal, mais la mutation de la startup californienne que tente d’opérer son nouveau propriétaire s’annonce difficile.

La plate-forme Napster sera payante dès l’été 2001, promettait lundi à Davos le patron de Bertelsmann Thomas Middelhoff. Mais comment faire passer à la caisse 40 millions d’internautes habitués à s’échanger gratuitement des fichiers musicaux MP3? Largeur.com a interrogé l’un des spécialistes mondiaux du secteur: Lee Black, directeur de recherches auprès de Webnoize, une firme de consultants californienne active dans l’industrie du divertissement en ligne.

Largeur.com: Quel modèle sera choisi par Bertelsmann?

Lee Black: Si l’on s’en tient à ce qui a été annoncé par le passé, Napster envisage de faire payer 4,95 dollars par mois pour donner accès au système tel qu’il existe aujourd’hui.

Où ira cet argent?

Napster et Bertelsmann réfléchissent à un moyen de répartir les montants en fonction de ce qui est téléchargé par les utilisateurs. La base de données Napster conserve une trace informatique des titres échangés, et il s’agira de développer un moteur qui répartit automatiquement les revenus en fonction des maisons de disque dont les titres sont téléchargés. Mais il sera difficile d’avoir accès à l’ensemble des labels qui existent dans le monde. Le système sera forcément imprécis.

Trouvez-vous ce prix correct?

Je trouve que c’est trop bon marché et cela m’étonnerait que les autres maisons de disque acceptent de laisser ainsi leur ressource la plus précieuse – leur musique – pour si peu. Bien sûr, la qualité des fichiers n’est pas garantie et il faut parfois s’y prendre à plusieurs fois pour obtenir un résultat. Mais, par ailleurs, Napster propose un choix unique au monde grâce à la taille de sa communauté, et donc, de son catalogue: n’importe quelle performance publique est presque instantanément numérisée et disponible. Les morceaux joués pendant le Superbowl la semaine passée étaient par exemple accessibles sur Napster quelques minutes après le show. Aucune maison de disque, aucun marchand, ne propose un tel service. Même s’ils doivent s’y prendre à plusieurs fois et qu’il n’y a pas de garantie de qualité, les internautes seront certainement prêts à payer pour cette valeur ajoutée.

Mais si le site devient payant, la communauté pourrait se déplacer vers d’autres plate-forme gratuites, et le catalogue – la force de Napster – diminuera d’autant…

C’est là tout l’enjeu de l’opération pour Bertelsmann: conserver les usagers de Napster tout en introduisant un abonnement. La réussite n’est de loin pas assurée: d’autres se sont cassé les dents avant eux en faisant soudainement payer pour un service jusque ici gratuit. Ce qui est certain, c’est qu’il y aura toujours des «freeriders», des internautes qui seront prêts à tout pour éviter de débourser un centime. Ceux-ci migreront vers d’autres plate-forme comme iMesh, cialis shipping (qui se greffe sur le Messenger d’AOL), Freenet ou Gnutella. Rien ne m’empêche de vous envoyer un fichier MP3 par e-mail et il serait même relativement facile d’installer une plate-forme d’échange de musique par courrier électronique.

Pour résister, Napster devra jouer avec ses atouts: la simplicité d’utilisation et la taille de son catalogue. En parallèle, la société pourra proposer un service de meilleure qualité, pour un prix d’abonnement plus élevé. Nous avons mené une étude de marché qui montre que les internautes, y compris les étudiants, seraient prêts à débourser entre 15 et 20 dollars par mois pour télécharger de la musique avec un bon service (garantie de débit, bonne qualité d’enregistrement, facilité d’emploi).

Quelles sont les chances de survie de Napster?

Napster doit mettre tout le monde d’accord: maisons de disque, artistes et internautes. On sait par exemple que des musiciens comme Metallica refusent que leurs titres soient diffusés par l’intermédiaire de Napster. Vont-ils changer d’avis quand le service sera facturé 4,95 dollars? Et si une seule maison de disque refuse et maintient sa plainte? Il n’existe aucun moyen de limiter la diffusion de musique d’un artiste donné avec un tel système. Que ce soit cet été ou même plus tard, les chances de Napster sont à mon avis infimes. Il y a trop d’intérêts divergents dans cette industrie.