L’excellent groupe électronique s’apprête à enregistrer son nouvel album avec le producteur de Björk et de U2. En ce début décembre, Velma se donne en spectacle à Genève.
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Sur une scène pratiquement nue, six personnages à lunettes attendent. Les hommes portent chemises et gilets de laine, les deux femmes d’austères robes. Rien ne se passe. Les minutes s’écoulent, longues, mais captivantes. Imperceptiblement, les personnages se mettent à bouger. Mouvements répétitifs, cycliques, rythmés par des boucles sonores elles aussi répétitives et cycliques. En arrière-plan, des jeux de lumières et des projections 8mm surréalistes.
«Cyclique 2»: c’est le titre du spectacle que présente Velma pendant quelques jours à Genève, au Théâtre de l’Usine, après Lausanne et le Théâtre de l’Arsenic. Pourtant Velma n’est pas une troupe théâtrale, mais un groupe de musique électronique. Qu’est-ce qui a poussé ce trio lausannois à mettre en scène sa propre musique?
Christian Garcia: Ce projet est né en 1999 de l’invitation du Festival des Urbaines à faire deux concerts. Ces concerts coïncidaient avec la sortie de notre deuxième album «Cyclique» sur le label américain Emperor Norton. Comme il s’agit d’un festival qui fait la part belle aux métissages des genres artistiques, nous avions envie de présenter autre chose qu’un simple concert chant-guitare-batterie-sampler comme nous le faisions d’habitude. Nous avons travaillé avec trois acteurs en présentant des tableaux scénographiques qui illustrent notre musique. Finalement, devant le succès inattendu que nous avons rencontré, nous avons décidé de continuer à explorer cette voie nouvelle pour nous.
Largeur.com: Est-ce ce succès qui vous a permis d’obtenir une résidence de trois ans au Théâtre de l’Arsenic?
Oui, cette opportunité nous a été offerte par Thierry Spicher, le directeur de l’Arsenic, qui pense que l’avenir du théâtre se trouve dans «la contamination des genres». Grâce à cette résidence, nous côtoyons des gens comme le chorégraphe Gilles Jobin ou le metteur en scène Denis Maillefer. Ce métissage ne peut que nous être bénéfique. En plus, ça nous permet de profiter d’une infrastructure et de contacts que nous n’aurions pas pu obtenir autrement.
On dit que vous êtes en contact avec Howie B, producteur de Björk et de U2, entre autres.
En effet, il est venu expressément de Londres pour voir le spectacle qu’il a, semble-t-il, beaucoup apprécié.
Comment a-t-il entendu parler de vous?
Il y a un an, un ami commun lui a transmis notre disque lors d’un de ses passages en Suisse. Trois mois plus tard, il est revenu et a revu cet ami en lui disant qu’il avait trouvé le disque génial et qu’il souhaitait travailler avec nous. Suite à cela, nous sommes entrés en contact avec lui et il nous a proposé de produire notre prochain album. C’était une immense et belle surprise.
Où en êtes-vous avec cette collaboration?
Pour l’instant, nous lui avons envoyé des maquettes de nos nouveaux morceaux. Il nous a donné son avis et nous sommes en train de les retravailler. Nous devrions entrer en studio l’année prochaine. En parallèle, nous sommes à la recherche d’un nouveau label et le fait d’avoir Howie B comme producteur semble faciliter grandement les discussions.
Howie B est un producteur très demandé et très cher. Comment pouvez-vous vous l’offrir?
C’est vrai, mais le gros avantage que nous avons, c’est qu’il a vraiment envie de travailler avec nous. Nous ne sommes pas allés le chercher. Sa manager a été très surprise quand elle a su la somme qu’il nous demandait, visiblement bien en dessous de ses tarifs habituels.
Quels sont les autres projets de Velma?
Suite à notre rencontre avec le chorégraphe-performer londonien Robert Pacciti pendant le Festival des Urbaines, il nous a demandé de composer la musique de son prochain spectacle qui débutera en avril 2001. Une autre collaboration est prévue pour le 18 janvier 2001 à l’Opéra de Lausanne avec la chorégraphe Fabienne Berger. Là, non seulement nous avons composé la musique du spectacle, mais nous devrions être dans la fosse d’orchestre pour la jouer!
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«Cyclique 2», du 7 au 10 décembre 2000, au Théâtre de l’Usine, Genève (41-22) 328.08.18.
Pour tout renseignement sur Velma: www.velma.ch ou la page de Velma sur le site du label américain Emperor Norton.