TECHNOPHILE

La Poste veut la carte santé suisse

Le géant jaune se spécialise dans la gestion et la production de cartes électroniques d’assurés maladie. Déjà actif sur ce créneau en Allemagne, il compte s’imposer logiquement en Suisse.

La Poste surgit là où on ne l’attend pas! L’entreprise publique souhaite s’imposer sur le marché de la gestion et de la production de cartes santé. Dès la fin de 2009, les assurés devront présenter une telle carte à puce afin de se faire rembourser leurs soins médicaux. En tenant compte des étrangers travaillant en Suisse et des rentiers établis ailleurs, il s’agit de produire 14 millions de cartes en moins de deux ans. «Nous sommes très intéressés par ce marché», confirme Nathalie Salamin, porte-parole de La Poste.

Quel rapport avec le métier de base de la régie fédérale? «En tant qu’entreprise soumise au secret postal, nous acheminons d’ores et déjà des informations hautement confidentielles, répond Nathalie Salamin. Nous disposons de compétences dans le domaine du transfert sécurisé de données et de la fabrication de cartes, notamment via notre filiale allemande GHP rachetée en 2006.»

Données médicales. Forte d’un résultat d’exploitation de 364 millions de francs en 2007, l’entreprise GHP, basée à Bamberg, a déjà fabriqué près de 100 millions de cartes d’assurance maladie pour le marché allemand. «Il ne s’agit pas forcément de produire en Allemagne des cartes destinées au marché suisse, précise la porte-parole. Nous souhaitons avant tout profiter de l’expérience accumulée par notre filiale. Ensuite, nous pourrons éventuellement développer une unité ici.»

La carte aura le format d’une carte de crédit. Elle portera les données administratives du patient, comme son nom, sa date de naissance ou son numéro AVS. Médecins, hôpitaux et pharmacies pourront consulter ces informations et les enregistrer électroniquement lors de la facturation. La carte permettra également aux assurés d’entrer certaines données médicales comme les allergies, les maladies chroniques ou les vaccinations.

«Nous travaillons sur ces éléments. Comme nos concurrents, nous sommes en pleine discussion avec les assureurs», précise Nathalie Salamin. C’est que le temps presse: l’usage de la carte d’assuré deviendra obligatoire dès 2010 au plus tard, avant son remplacement, en 2015, par une véritable carte de santé qui, outre les données administratives, contiendra encore davantage d’informations médicales.