LATITUDES

Vagues des riches, vagues des pauvres

Ludiques ou meurtrières, les vagues ne renvoient pas à la même réalité. Ici, on en rêve et en crée de toutes pièces. Là, on les fuit, la peur au ventre…

Présenté comme «l’invention la plus utile depuis longtemps» par le dernier numéro du magazine «Surfers» , le «Wave Pillow» est un coussin qui vous réveille quand il y a des vagues.

Comment ça fonctionne? On choisit son spot sur son ordinateur. Ensuite, on définit exactement quelles conditions sont bonnes, moyennes ou mauvaises. L’ordinateur est mis en contact avec une bouée dans l’eau et le coussin dans votre lit. Si la bouée bouge en fonction des houles, le coussin se met à vibrer plus ou moins fort. Si c’est le calme plat, le cialis pricing ne bouge pas, on peut dormir en toute sérénité.

Si les surfeurs peuvent désormais dormir tranquilles, leur oreiller signalant les vagues à ne manquer sous aucun prétexte, d’autres, bien plus nombreux, ont leurs nuits hantées par le spectre d’un nouveau tsunami, tremblement de terre ou ouragan. Les systèmes d’alarme, c’est pour les riches!

Après le dernier tsunami, le professeur Tad Murty confiait au New York Times. «Il n’y a aucune raison pour qu’il y ait une seule victime des tsunami. Les vagues sont absolument prévisibles.» Mais voilà, les mesures à prendre pour alerter les personnes menacées coûtent cher et tardent à se mettre en place.

Pendant ce temps, l’on s’apprête à construire une vague artificielle près de Zurich, sur la Limmat et Manhattan inaugurera prochainement un gigantesque Surfpark.

Après la vague des sixties, le surf est de retour. Faut-il y voir un sport, un art de vivre, une esthétique, une utopie, une philosophie? Pour Gerry Lopez, le dompteur de Pipeline, la vague mythique d’Hawaii, oser affronter la vague, c’est autant d’occasions de vivre uniques et euphoriques qui «nous apprennent à affronter la vie». Pour Fiona Capp, les vagues sont par excellence les métaphores de toutes les difficultés de l’existence.

Sans en avoir fait le choix, les plus démunis, affrontent des vagues de toutes sortes. Sur les moteurs de recherche du Net, «vague» renvoie rarement, pour les pays du Sud, à des phénomènes ludiques, comme chez nous où ingénieurs, architectes et designers planchent sur la «vague parfaite».

Chez eux, lorsqu’elle n’est pas aquatique ou sismique, donc dévastatrice, la vague, utilisée alors métaphoriquement, est une vague «de répression», «d’immigrants», «de victimes», «de sida» «d’arrestations», «de violence» ou encore «massive de mort».

Vague de répression en Iran, d’immigrants vers les pays riches, de victimes au Pakistan, de sida en Afrique, d’arrestations au sein du Hamas, de violence en Irak. «Une seconde vague massive de mort se produira si nous n’intensifions pas nos efforts maintenant», a cialis used by women Kofi Annan en parlant des régions les plus affectées par le séisme meurtrier qui a frappé le Pakistan.

Quelle déception, la taille de la vague de solidarité venue du Nord s’est considérablement réduite! Sur les 27 millions de dollars promis, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) annonce n’avoir reçu que 11 millions de son appel d’urgence en faveur des victimes du récent tremblement de terre.

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