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La hausse du pétrole dope le marché des voitures hybrides

Très en avance sur le marché, Toyota est pris de court par le succès de ses véhicules fonctionnant à l’essence et à l’électricité.

Sur les avenues de Beverly Hills, ce n’est ni en Ferrari, ni en Bentley ni même en Porsche que friment Leonardo di Caprio, Billy Crystal, Harrison Ford ou Susan Sarandon, mais en une sorte de berline japonaise un peu dodue.

Ni grosse ni petite, pas vraiment jolie, certainement pas sportive ni luxueuse, la Toyota Prius s’est imposée dans une catégorie à part: elle est devenue le symbole de la voiture écolo. Celui qui la conduit exhibe son costume vert de chauffeur préoccupé par l’avenir de la planète.

Toyota a bien compris le positionnement moderne et valorisant de sa voiture hybride fonctionnant à l’essence et à l’électricité. Pour la déclinaison 2005 du véhicule, le fabricant a enfoncé le clou: contrairement à la version précédente, la Prius n’existe plus qu’en version écolo, tandis que ses rivales, la Honda Civic et la nouvelle Ford 4×4 Escape, peuvent être confondues avec leurs homologues à essence.

A ce jour, les ventes de Prius hybride dans le monde dépassent les 380 000 exemplaires. Ce n’est pas énorme dans l’absolu, mais extrêmement prometteur si l’on observe la courbe des ventes de ce véhicule lancé en septembre 2000.

«Avec l’augmentation du prix de l’essence, et la conscience écologique croissante de la population, la demande augmente fortement, aussi bien pour la Prius que les futurs modèles annoncés de véhicules hybrides, constate Marianne Dätwyler, porte-parole suisse de Toyota. Pour l’instant, les marchés les plus importants sont les Etats-Unis et le Japon. Cette année, les ventes de Prius ont cependant dépassé les 3000 véhicules en Angleterre, 2200 en Allemagne, et 760 en Suisse.»

La production ne suit plus. Le délai d’attente dépasse les 9 mois pour la version hybride de la nouvelle Lexus sortie en juin, et il faut au minimum 5 mois d’attente pour acheter une Prius en Suisse. Dans la foulée, Toyota prépare deux autres modèles hybrides haut de gamme.

«Ces véhicules sont un peu plus chers, mais consomment beaucoup moins», constate André Porchet, responsable de la section transport et environnement du TCS. Conscient du potentiel de cette technologie, les autres fabricants s’y mettent, avec un certain retard. DaimlerChrysler a annoncé une Mercedes hybride dans les 5 ans, et Porsche prépare une version verte de son Cayenne – ce qui fera sourire certains écolos. Preuve que le segment ne sera pas réservé à l’entrée de gamme.

Les Français, eux, n’y voient pas de potentiel: «Une technologie coûteuse qui n’a pas vraiment fait ses preuves», résume Michèle Jaussi, responsable de la communication de Citroën Suisse. En Californie, Arnold Schwarzenneger semble avoir fait un constat semblable: il roule dans un énorme Hummer de 6,6 litres de cylindrée…

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Trois types de véhicules hybrides

Le «niveau 0» de la voiture écologique se résume à un système qui coupe le moteur lorsque le véhicule s’immobilise plus de 2 secondes (feu rouge). On appelle aussi «micro-hybride» ou «stop&start» ce genre d’engin, comme celui que Citroën commercialisera en Suisse dès le début 2006.

«Une C2 et une C3 seront équipés du «stop&start», qui permet d’économiser environ 10% sur la consommation urbaine», explique Michèle Jaussi, responsable de la communication du constructeur en Suisse. Les fabricants français n’ont jamais cru au croisement entre électrique et essence: «La technologie est trop coûteuse, contrairement au start&stop qui s’installe aisément», poursuit Michèle Jaussi.

Plus performante, la catégorie suivante d’hybrides consiste, en plus du start&stop, à doper l’accélération du moteur à essence par un moteur électrique. C’est le système qui équipe notamment la Honda Civic. L’autonomie du véhicule s’en trouve augmentée de manière significative. Le moteur électrique ne fonctionne cependant jamais tout seul, mais toujours en appoint de celui à essence, ce qui rend la technologie moins économique, mais plus simple et meilleur marché que la Prius.

Le système Toyota, que Ford rachète dans ses véhicules, est le plus perfectionné. Il allie un moteur à essence modeste (un 16 soupapes de 1,5 litres qui développe 57 kW ou 77 chevaux), un moteur électrique (de 50 kW) et une génératrice, tous trois reliés à un différentiel qui joue le rôle de variateur.

Le moteur thermique fonctionne à une charge légèrement plus élevée que nécessaire et utilise ce surplus d’énergie mécanique pour charger la batterie. Le système de gestion de la puissance fait fonctionner plus ou moins les deux moteurs et la génératrice afin d’optimiser le rendement global: ainsi, le moteur électrique assure le démarrage et le déplacement à vitesse réduite.

Il est relayé par le moteur thermique dès que la demande d’accélération est forte. Bien entendu, dès que l’accélérateur est relâché, le moteur thermique s’éteint et le frein moteur est assuré par la génératrice qui en profite pour recharger la batterie. De même, en actionnant le frein, c’est d’abord la génératrice qui fournit l’effort de freinage avant de laisser opérer de traditionnels disques quand la pression augmente.

Premier engin hybride commercialisé à grande échelle par un constructeur, la Prius, nommée voiture de l’année en 2005, consomme la moitié moins qu’un modèle équivalent à moteur essence. Elle rejette par ailleurs 90% de moins de particule de NO2 et d’hydrocarbure. Ses performances (0-100 km/h en 11,7 secondes) n’ont rien de sportif, mais elles sont comparables à celles d’une familiale à essence.