GLOCAL

Labyrinthes des riches, labyrinthes des pauvres

Alors que les riches du Nord sont de plus en plus nombreux à venir s’y perdre, les pauvres du Sud s’y feront bientôt piéger. Notamment à Ceuta et Melilla. Et le mythe crétois se trouve réactualisé.

Cet été, les labyrinthes végétaux ont connu un record d’affluence. Ce nouveau concept touristique, remis au goût du jour par d’astucieux promoteurs, se veut une sorte de réponse aux animations de Disneyland. Plus d’un million de visiteurs européens, avides de frissons, se sont déjà perdus cette année dans des dédales de verdure.

En Suisse, le Labyrinthe Aventure d’Evionnaz figure dans le Guinness Book des Records.

Ces parcours faits de buis taillés, de thuyas, d’ifs en palissades, de maïs ou de pois de senteur ravissent un large public. En tendant l’oreille, on peut entendre une dame, paniquée, s’écrier: «Où est mon mari?». Plus loin, un visiteur confie à son copain: «Je reviendrai ici pour me débarrasser de ma belle-mère!». Les gamins se croient, eux, dans un jeu vidéo. On s’amuse bien dans les labyrinthes des riches!

Les futurs labyrinthes destinés aux candidats africains à l’émigration n’auront, eux, rien de ludique. Les deux clôtures de barbelés qui protègent actuellement les enclaves espagnoles au Maroc ne suffisent plus à contenir la pression migratoire aux frontières. José Antonio Alonso, le ministre espagnol de l’Intérieur, tel le roi Minos*, vient d’annoncer la mise en place d’un système plus efficace.

Basé sur la construction d’«un labyrinthe», il s’agira selon l’homme politique, «d’un obstacle tridimensionnel muni de senseurs et de diffuseurs de gaz lacrymogènes. L’entreprise Indra est chargée de le développer. Coût de l’opération: vingt-six millions d’euros.»

Le Sud va monter au Nord, prédisait il y a trente-cinq ans le Club de Rome. Les migrants camerounais, maliens, nigériens, ivoiriens ou libériens qui tentent de fuir la misère de leurs pays respectifs lui donnent aujourd’hui raison.

En matière de droits de l’homme, la gestion de ce drame humanitaire laisse à désirer. La politique migratoire basée sur la seule répression est de toute évidence sans avenir. C’est à l’origine de ces migrations massives qu’il s’agit de s’attaquer; à leurs causes structurelles.

Mais par où commencer? Comment se diriger, quelle direction prendre dans ce qui constitue un véritable labyrinthe de problèmes et de difficultés à surmonter? Qui peut se vanter de posséder la pelote qui mènera à la sortie du dédale?

Enrique Baron-Crespo, député au Parlement européen, préconise un cialis average retail price.

Reste, avant d’imaginer pouvoir se poser en Ariane, à définir qui est le Minautore, avec quelle arme et qui va le tuer.

——-
La mythologie parle d’un roi crétois, Minos, dont l’épouse, amoureuse d’un taureau, donne naissance au Minotaure, mi taureau, mi homme.

Le roi Minos demande à son architecte, Dédale, de construire un labyrinthe pour y emprisonner le monstre. Follement amoureuse de Thésée (prince d’Athènes), Ariane, la fille de Minos, lui fournit un fil pour parcourir le labyrinthe et venir la rejoindre après avoir tué le Minotaure.