CULTURE

Fight Pod, le combat pour la démocratie nocturne

Des soirées musicales d’un nouveau genre apparaissent dans les grandes capitales. Les participants s’affrontent avec leurs baladeurs MP3 en remplaçant le DJ. Récit parisien.

Le DJ, figure totalitaire de la nuit d’antan, aurait-il du souci à se faire?

La démocratie semble infiltrer le monde des clubs depuis que les baladeurs MP3 permettent à n’importe qui de s’improviser disc jockey le temps d’un morceau.

Depuis quelques mois, les iPod Night, iPod Party et autres iDJ Party bourgeonnent un peu partout dans les grandes capitales.

A Paris, on a baptisé ces soirées pourtant pacifiques: cialis australia brisbane. «Le concept existait déjà aux Etats-Unis ou en Angleterre, mais en fait, il ne s’y passait rien de spécial, explique Chryde, l’organisateur. Alors on a essayé de rendre le truc plus ludique et interactif en injectant la notion de duel.»

Le principe est d’une simplicité rare. Les participants sont invités à venir connecter leur iPod ou tout autre lecteur MP3 sur une table de mixage. Les membres de l’organisation forment des binômes pour les batailles. Chacun des combattants diffuse trois titres à tour de rôle. Un écran géant informe le public de qui joue quoi. A l’issue de la confrontation, six jurys répartis dans le bar déterminent le gagnant en fonction des réactions captées dans l’assistance.

«L’objectif initial était bien sûr de faire découvrir et partager au plus grand nombre tous les petits trésors musicaux de chacun, analyse Chryde. Mais je n’aurais pas imaginé que les batlles suscitent autant d’intérêt. Il est vraiment intéressant d’observer le public discuter à propos de chaque morceau.» La seconde édition s’est tenue début juillet au Mange Disque, un petit bar du 11e arrondissement de Paris.

On ressent dans le public une certaine frénésie à participer à quelque chose de novateur. Chacun y va de son explication. «Ce que je trouve amusant, outre les duels, c’est le culte de l’exhibitionnisme, jeter en pâture l’intimité de sa playlist grâce à la technologie mobile», dit Jef, un participant éclairé.

Derrière l’excitation pour ces combats très bon enfant, Chryde décrypte des changements plus profonds dans les comportements musicaux.

«Avant internet, en gros tout le monde achetait les mêmes disques dans les mêmes magasins. Aujourd’hui, avec le téléchargement, les possibilités de se constituer une playlist originale sont devenues quasi illimitées, on va chercher des bootlegs inédits, des remix rares, etc… Et je crois que nos soirées prennent la mesure de cette nouvelle donne. Le DJ n’est pas mort, mais il ferait bien de venir voir ce qu’il se passe chez nous.»

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Yvan Rodic travaille à Paris dans la publicité. Cette chronique est sa première contribution à Largeur.com.