Une collection de «flip books» intelligents vient d’être lancée par un nouvel éditeur genevois. Petite aventure éditoriale contestataire de deux Romands.
Olga, une grande dame mystérieuse qui fut servante dans l’entre-deux-guerres, donne aujourd’hui son nom à un nouvel éditeur genevois: Olga Editions publie des «flip books» pour adultes. Antérieure à l’invention du cinéma, la technique du flip book permet d’animer des images en faisant défiler les pages d’un livre avec le pouce.
Plutôt que d’utiliser ce concept à des fins uniquement divertissantes, cialis australia online en fait un support original pour véhiculer ses idées, en partant d’un mot. Désordre et La Chute sont les deux premiers titres de la collection, en vente depuis peu en Suisse romande.
L’originalité de la collection Flip repose sur le lien entre les quelques secondes d’animation et les textes (témoignages, pamphlets) publiés au verso. Le lecteur peut faire avancer les forces de l’ordre filmées lors du Sommet du G8 à Genève, tout en lisant un essai sur le désordre. Il peut admirer le vol plané de Fidel Castro qui trébuche, tout en dévorant des histoires démontrant qu’aucune chute n’est anodine. Ces recueils animés donnent un sens au non-sens apparent.
Derrière cette aventure éditoriale se trouve d’abord le petit-fils de la servante, Claude Zurcher. Déjà à l’origine des journaux satiriques Le Semeur et Eternité hebdomadaire, chroniqueur depuis quatorze ans à La Gruyère, il a lancé Olga Editions à l’automne dernier avec le graphiste Richard Charrier, de Flex Studio, qu’il avait rencontré à l’édition du journal interne du Paléo Festival.
Les deux hommes comptent poursuivre l’activité d’Olga avec des recueils de textes polémiques. «J’aime bien l’idée qu’une maison d’édition contestataire porte le nom de ma grand-mère, une simple bonne», confie Claude Zurcher, qui a choisi d’illustrer les forces de l’ordre plutôt que les manifestants anti-G8 dans le premier Flip.
«Au départ, on voulait réaliser manuellement un flip book, juste pour rigoler», explique Richard Charrier. Mais leur idée a pris de l’ampleur lorsqu’ils ont butté sur les contraintes techniques liées à la réalisation. Ils décident donc de se lancer sérieusement dans l’affaire et tirent les deux premiers titres à 500 exemplaires de 40 pages. Vendu 8 francs l’unité, chaque recueil leur rapporte 2 francs.
Avec pour objectif de sortir huit flip books par année, les éditeurs développent actuellement des points de vente à Zurich, en France et en Belgique. Pourtant, animés par l’envie d’écrire et de créer, les deux associés ont avant tout pour but de se faire plaisir. «Je n’ai pas envie d’enchaîner notre liberté en rentrant dans la spirale commerciale, dit Claude Zurcher. C’est important qu’Olga puisse rester libre.»