LATITUDES

La tong montre sa griffe

A talons ou à paillettes, la claquette s’affiche désormais Marc Jacobs ou Edmundo Castillo. Elle a quitté la plage et s’exhibe le soir en ville.

Elles ont été considérées pendant longtemps comme l’accessoire ultime du beauf en vadrouille. Les voici désormais propulsées dans les soirées branchées de la Côte d’Azur et juste qu’aux pieds de la Campbell. Les sempiternelles tongs font, pour l’été, un petit détour par les rues pavées de notre bonne vieille Helvétie.

«Les tongs, c’est un peu une tradition estivale, explique Katharina Sand de la boutique Septième étage, référence de la mode à Genève. Chaque année, elles reviennent. Mais cette année, elles sont griffées! Et il en existe un choix sans précédent.» Plates, à talons, à paillettes, à semelles en bois ou caoutchouc, elles arborent toutes les formes, les matières et les couleurs. Kelly, avocate le jour et porteuse de tongs dès le soleil déclinant, confie: «Les tongs sont parmi les seules chaussures qui dévoilent le pied avec tant de beauté. Peu de fioritures, présentation simple et soignée. Que demander de plus?»

Les modèles que l’on trouve aujourd’hui dans nos boutiques n’ont plus grand chose à voir avec les sandales en récup’ de pneus des temps originels. Griffées Marc Jacobs ou Edmundo Castillo, elles ont clairement changé de gamme. Et à 400 francs la paire de petites claquettes, la différence n’est pas que visuelle. C’est que la petite a tout d’une grande: paillettes pour soir de gala, talons de 11 centimètres pour les plus vertigineuses… Les tongs existent aussi en cuir ou en sisal pour les messieurs, qui eux aussi ont le droit cet été de marcher orteils au vent.

A la boutique Next, on s’enorgueillit de proposer le modèle de base, le vrai, celui qui a fait «flop flop» sur les plages de Bahia avant d’atterrir sur notre sol goudronné. Ce sont les Havaianas. Elles se vendent comme des petits pains, juste à côté du mini rikiki bikini venu des mêmes contrées. Les plus populaires sont les noires décorées du drapeau Brasileiro. A 29 francs la paire, voici une chaussure démocratique qui se met à la portée de tous. «Je les ai découvertes il y deux ans maintenant, dit Rémy Druart de la boutique en question, spécialisée dans la chaussure streetwear. Portées sur un simple pantalon de lin ou coton ample, elles sont reconnaissables entre toutes.»

Mais si tous se focalisent sur le côté pop de la tong, à la boutique Aeschbach, on sait faire la part des choses. L’engouement pour la tong, nous la devrions au réchauffement terrestre, selon la vendeuse. «Lors de la canicule de l’année dernière, les clients se précipitaient dans la boutique avec des pieds gros comme ça», explique-t-elle en écartant les bras. Pourvu que l’été 2004 se réchauffe rapidement!

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Tong Havaianas du Brésil
Boutique Next – 20, rue des Paquis Genève (30 francs)
Pompes Funèbres – 24, rue Centrale Lausanne (29 francs)

Tong à talons Edmundo Castillo
Septième étage – 10, du Perron, Genève (833 francsf)

Tong Colors of California
Boutique La Strada – 5, rue de la Terrassière (29 francs)

Tong plastique assortie au maillot
Catalogue La Redoute (dès 15 francs)

Tong perlée Lucas Stefane
Dans toutes les Boutiques Bata (29.90 francs)