LATITUDES

S’engager pour les femmes et pour l’environnement

Passionnée par la nature, Heidi Mück s’engage pour la visibilité des expertes en environnement tout en s’impliquant politiquement pour défendre un monde plus durable.

Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans le magazine L’Environnement. Abonnez vous gratuitement ici.

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Heidi Mück née en 1964, elle vit à Bâle, dans le quartier de Klybeck, juste à la frontière avec Kleinhüningen. Elle est mère de trois fils et grand-mère deux fois. Heidi Mück a d’abord travaillé comme enseignante de rythmique avant de devenir, pour vingt ans, responsable syndicale dans le domaine de l’éducation. En 2015, elle a trouvé un nouveau défi : reprendre la direction de l’association « Professionnelles En Environnement ». Totalisant plus de 1000 membres, l’association met en réseau des femmes issues de professions diverses, mais en lien avec l’environnement et le développement durable. Par ailleurs, Heidi Mück s’est toujours engagée sur la scène politique et est membre du Grand Conseil du canton de Bâle-Ville depuis de nombreuses années.

Avec mon père, les vacances à la montagne s’apparentaient à une sorte de camp de survie. Nous faisions des randonnées difficiles et du camping par tous les temps, qu’il pleuve ou qu’il neige. J’ai ensuite redécouvert la nature avec mes propres enfants. Nous avons beaucoup campé dans notre van VW durant les vacances. Il me tenait à cœur que les enfants puissent se défouler dans la nature.

Aujourd’hui, je passe du temps en plein air chaque week-end, dans la zone de détente de Lange Erlen, près de Bâle, par exemple. J’apprécie spécialement la verdure de la forêt, les odeurs et la lumière qui s’en dégagent. Je me sens bien dans la nature.

J’affectionne donc particulièrement les événements organisés par l’association Professionnelles En Environnement (PEE), dont je suis la directrice. En parallèle de nos assemblées générales, nous effectuons toujours une visite dans une pépinière, une entreprise durable ou une réserve naturelle. Nos événements se déroulent aussi en plein air. Des moments revigorants qui sont aussi l’occasion de rencontrer des femmes fortes et intéressantes, aux parcours variés.

Lier les thématiques propres aux femmes et celles qui touchent à l’environnement m’intéresse beaucoup. Grâce à l’association, nous permettons aux femmes travaillant dans les domaines de l’environnement et du développement durable de se mettre en réseau. Nous organisons des échanges, des rencontres et des visites sur le lieu de travail. Nous proposons aussi des offres de formation continue et disposons d’un pool d’emplois, d’un programme de mentorat et d’une base de données d’expertes. Car l’un de nos objectifs est également de rendre plus visibles les expertes en environnement.

À mes yeux, les thèmes sociaux et environnementaux sont fortement liés. Là où je vis, les nuisances dues au trafic sont marquées, et je me suis engagée pour que la circulation soit modérée et que plus de lieux de rencontres soient créés. Il a fallu réduire le nombre de places de parc, ce qui a déplu à de nombreuses personnes. J’essaie alors d’expliquer les enjeux aux gens tout en les encourageant à s’impliquer. Actuellement, je m’investis aussi dans la campagne « Dreirosen bleibt ! » qui s’oppose à la destruction d’un espace vert et de loisirs pour la construction du tunnel autoroutier du Rhin. J’ai également soutenu les initiatives bâloises pour le climat urbain, qui visaient à végétaliser la ville et à promouvoir une mobilité respectueuse du climat. D’ailleurs, l’initiative pour la justice climatique « Klimagerechtigkeits­initiative Basel 2030 », pour la neutralité climatique a connu un franc succès et le projet est désormais mis en œuvre.

Les effets des changements climatiques me frappent particulièrement lorsque je fais de la randonnée dans la région d’Aletsch. Je constate, année après année, la mutation de l’environnement. Le permafrost fond, des fissures apparaissent et de plus en plus de chemins de randonnée sont fermés.

Pour moi, il est impératif de prendre soin de la nature, de remettre en question la croissance illimitée sur laquelle repose notre système économique et de revoir notre façon de consommer. En bref, il s’agit de repenser notre mode de vie et de s’interroger sur ce qui définit réellement notre qualité de vie. Car actuellement, nous scions la branche sur laquelle nous sommes assis.