KAPITAL

Elle réinvente le sushi

Mélissa Godefroy pose ses valises aux Halles de l’Île jusqu’à cet été, pour faire découvrir Sushiba, son concept de street food japonaise. Cette semaine, elle se lance dans l’édition «Ramen» du Chef festival.

«Je suis cheffe sushi de formation, mais j’ai envie de «décoincer» ce plat classique, explique Mélissa Godefroy. C’est pourquoi j’ai placé le sushiba au cœur de ma carte: un grand sushi pané, servi tiède, qui se mange comme un hot-dog.» À 33 ans, la jeune femme originaire de Nîmes en France met en avant cette recette qui vient des États-Unis. Elle a ouvert son restaurant éphémère aux Halles de l’Île et y restera jusqu’à cet été. Le sushiba est un long rouleau de riz pané au panko – une chapelure japonaise typique – et frit, ouvert en deux comme un hot-dog et garni comme un sushi. «Pour le nom, j’ai voulu honorer ma chienne Molly, une shiba qui m’accompagne partout au quotidien.»

La jeune femme a découvert le plaisir de la cuisine de sa grand-mère. «J’ai grandi avec mes grands-parents, je dois tout à ma grand-mère Nana.» Avec Sushiba, elle lui rend hommage. Mais avant de se lancer dans la cuisine, Mélissa Godefroy avait entamé des études de droit. «À côté, j’ai commencé à travailler dans un restaurant de sushi. J’ai côtoyé un vrai chef, avec une discipline militaire. J’ai dû lutter pour en tirer le plus d’enseignement possible!» Forte de cette expérience, elle choisit d’en faire son métier et pratique dans plusieurs restaurants jusqu’au début de la pandémie. «Ça a été très dur pour moi, et ça m’a poussée à réfléchir à mon avenir.» Elle décide alors de lancer Sushiba, avec «l’argent qui me restait, et beaucoup de récupération», d’abord comme food truck à Genève et aujourd’hui en pop-up aux Halles de l’Île. «J’aimerais trouver une arcade d’ici à septembre et, plus tard, je rêve de franchiser mon concept.»

Le sushiba est au cœur du menu, mais elle propose également des ramens. La jeune cheffe sera d’ailleurs parmi les huit concurrents au titre de «meilleur ramen 2024» de Genève, décerné dans le cadre du Chef Festival. Du 19 avril au 5 mai, le public est invité à découvrir huit recettes de ramen servies par huit restaurants. Les clients évaluent le plat en attribuant plusieurs notes. «C’est une compétition joviale qui fait découvrir notre travail et nous pousse à innover.» Mélissa proposera son «Ramen qui danse», un bouillon agrémenté d’une pointe de vanille, d’œufs de caille marinés dans du jus de betterave, de la citronnelle et du sésame, avec une gamba tigrée panée, surmonté de copeaux de bonite séchée s’agitant sous l’effet de la chaleur. «J’espère que l’originalité de mon ramen séduira les Genevois et qu’ils en profiteront pour découvrir mes sushibas!»

Où la rencontrer

Susuru: «Une super adresse pour manger un ramen local, ils ont même le label «Ambassadeurs du Terroir genevois.»

Yugen Lab: «Une boutique magnifique à la place De-Grenus, où trouver de la belle vaisselle japonaise.»

Chez Papish: «Un food truck installé à la place Favre qui prépare de délicieux sandwichs, avec des ingrédients orientaux.»

Ou Bien Encore: «Une institution de la cuisine végane qui vient tout juste de rouvrir à la rue des Bains.»

_______

Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans la Tribune de Genève.