Le chef français Franck Pelux et sa femme Sarah Benahmed sont tombés amoureux de la capitale vaudoise en 2020. Ils rêvent d’y voir grandir leur fille et d’y ouvrir un jour leur propre restaurant.
Révélé par l’émission Top Chef sur M6 en 2017, Franck Pelux a repris La Table du Lausanne Palace avec Sarah Benahmed il y a trois ans. Lui, chef en cuisine, elle, cheffe de salle. Depuis, le couple français enchaîne les succès avec abnégation, modestie et gentillesse. Son établissement compte deux étoiles Michelin et affiche 17 sur 20 au Gault&Millau.
Comment êtes-vous arrivés au Lausanne Palace?
Franck Pelux: En 2019, un ponte du CIO venait manger au Crocodile, le restaurant que nous tenions à Strasbourg. C’est par son entremise que nous avons été contactés quand le chef Edgard Bovier a quitté le Lausanne Palace. On s’est dit que cela ne coûtait rien d’aller voir. En découvrant le Lavaux et le lac sur notre trajet, on a su qu’on allait accepter.
Sarah Benahmed: À l’époque, à part le restaurant de l’Hôtel de Ville de Crissier et quelques autres tables étoilées, on ne connaissait rien de la Suisse. Cette nature si puissante, cette beauté, quelle claque !
F.P: Il y a également une très belle clientèle de connaisseurs, adorables et à l’esprit culinaire très ouvert. On y trouve tous les bons produits, même du safran local, et ce qui est dit est toujours fait. Quel bonheur !
Quel est votre rapport à Lausanne?
S.B: On habite le centre. On apprécie la douceur de vivre locale. Chaque fois qu’on revient de l’étranger, on la ressent fortement. La beauté ambiante nous aide aussi à décompresser. On se réjouit que notre petite Siana, 8 mois, grandisse ici en sécurité. On profite à fond d’elle en travaillant quatre jours sur sept.
F.P: Notre rêve est d’acquérir une propriété dans la région pour avoir des racines et aussi de lancer un jour notre propre restaurant.
Comment est née votre passion de la restauration?
F.P: Quand ma mère a repris le restaurant de son frère, elle a attrapé le virus de la restauration et a enchaîné les stages dans les grands établissements pour se perfectionner. À 5 ans, j’étais déjà en cuisine à ses côtés. J’adorais le bruit, les odeurs, l’agitation… Devenir cuisinier était une évidence.
S.B: Mon père travaillait dans le bâtiment et ma mère au foyer, mais, dès 6 ans, je rêvais de travailler dans l’hôtellerie. J’aimais voir ma famille se régaler des petits plats que j’avais concoctés. L’école hôtelière s’est imposée.
Comment vous êtes-vous rencontrés?
S.B: Dans un restaurant de Bourgogne, où je faisais un stage et Franck honorait son premier poste. J’avais 16 ans et lui 19. Ça a été le coup de foudre. On se complète. On se soutient. Notre existence est placée sous le signe du destin et de l’amour.
Votre carrière, elle, semble placée sous celui de la fluidité…
F.P: Les opportunités se sont toujours présentées naturellement. Dès nos débuts, à la Pinède de St-Tropez l’été et au Chabichou de Courchevel l’hiver, nous nous sommes nourris du savoir-faire et de l’attention portée à la clientèle de nos mentors. Ensuite, nous avons été appelés à lancer un restaurant à Singapour. Nous sommes rentrés en France après un an, car nous avions encore beaucoup à apprendre.
En quoi votre participation à «Top Chef» a-t-elle constitué un tournant?
F.P: Cette émission m’a donné une visibilité comparable à trois étoiles Michelin. Les gens m’en parlent encore. J’avais refusé deux fois d’y participer. J’ai fini par accepter, car je cherchais un nouveau souffle.
S.B: À l’époque, nous tenions un restaurant à Pékin. Nous y étions allés pour comprendre la clientèle asiatique. On travaillait comme des robots sept jours sur sept, avec 80 personnes sous nos ordres. C’était l’usine, même si notre établissement a fini par être classé n° 1 chinois par Tripadvisor. À Lausanne, nous sommes totalement à notre place.
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Leurs adresses
Restaurant Le Vieux-Lausanne (Rue Pierre-Viret 6): «Le cadre est magnifique. On y mange bien. Le restaurant est tenu par une famille de bosseurs très sympathiques qui utilisent beaucoup de produits locaux. C’est le top, tout ce qu’on aime ! On y va souvent pour décompresser.»
Pâtisserie Confiserie Moutarlier (Place de la Palud 7): «Un incontournable! On aime y prendre un petit-déjeuner, un bon jus et une viennoiserie. Leurs chaussons aux pommes sont délicieux. C’est une adresse habituelle pour nos week-ends. On est au cœur de la ville et de la vie qui passe sous nos yeux.»
Boulangerie Bread Store (Avenue d’Ouchy 15 et chemin des Eterpeys 2): «Les week-ends, on a le rituel de se faire un petit brunch à la maison et pour cela, on va acheter notre pain et nos viennoiseries là-bas. C’est ouvert le dimanche et l’un des Meilleurs Ouvriers de France y officie.»
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Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans The Lausanner (n° 12).