CULTURE

La relève des gladiateurs

Dans les arènes du sud de la France, l’ancestrale course camarguaise séduit les jeunes générations. Fabien Scotti est parti à la rencontre de ces raseteurs animés par le goût du risque et l’honneur de la tradition.

Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans le magazine photographique cialis prescription voucher.

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Le soleil impitoyable blanchit le paysage. Les joueurs vêtus de blanc se fondent avec le sable de l’arène où trône le vrai roi : le taureau. La course camarguaise se pratique dans les arènes des régions d’Avignon à Montpellier. Les coureurs, appelés raseteurs, sont équipés d’un crochet et doivent ravir au taureau ses attributs, précieux trésors colorés accrochés à ses cornes, avant de s’élancer dans les gradins hors de portée de la bête. Cocarde, gland, ficelle, chaque élément attrapé a une valeur pécuniaire, qui augmente au fil de la course. La victoire revient au plus téméraire du panel, dont la prime augmente selon ce qu’il a réussi à dérober à l’animal.

L’atmosphère est tendue, brutale, on parle ici de jouer avec le danger. Mais sous le regard de Fabien Scotti, la course camarguaise apparaît comme une danse contemporaine, qui mêle la grâce des corps élancés en poursuite et la tradition vigoureuse du combat.

Le Genevois a découvert la course camarguaise alors qu’il travaillait à Arles en 2021. Il devait alors dresser le portrait de la région. En se rendant au village de Fourques, il rencontre par hasard des passionnés qui l’initient à ce sport traditionnel pratiqué par les jeunes. « L’entraîneur répétait qu’il fallait ‹ courage, adresse et un peu d’inconscience › pour être un bon raseteur. Je le rejoins sur le fait de considérer l’inconscience comme une qualité ! » Pendant plus d’une année, il se rend régulièrement au coeur des arènes méditerranéennes pour suivre ces compéti­tions populaires qui rassemblent des centaines de spectateurs.

Le sport se distingue de la corrida puisqu’il n’y a aucune mise à mort, mais il garde le même rapport à l’extrême. « La pratique flirte constamment avec le danger, ce qui m’a rappelé mes premières passions du skate et du parkour, explique Fabien Scotti. Ces sports qui visent la beauté des mouve­ments, la réussite d’actions cadencées, ont un jargon à part. Ils rassemblent également de fortes communautés animées par cette même recherche d’adrénaline. »

Qu’est-ce qui vous inspire dans ce sport ?

« Les raseteurs partagent une complicité particulière. C’est un groupe uni par une même passion. En outre, malgré son aspect traditionnel, la course camarguaise est un sport où le succès est intimement lié à une forme de risque. »

FABIEN SCOTTI, SUISSE

Né en 1986 à Genève, Fabien Scotti a suivi un cursus en études asiatiques à l’Université de Genève. En parallèle de son activité de photographe, il occupe un poste dans la communication à l’Université.

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