Joao Ivo Fernandes Pereira est responsable des volières du parc de Mon-Repos. Visite guidée.
Le parc de Mon-Repos dispose de plusieurs attractions qui valent le détour : dans sa partie nord, se dresse la Tour-Belvédère, qu’on dirait tout droit sortie d’un conte de fées. En descendant dans le parc, après avoir passé l’imposant bâtiment du Tribunal fédéral, on découvre une maison de maître datant du milieu du XVIIIe siècle, qui a notamment accueilli le siège du Comité International Olympique de 1922 à 1968. À quelques pas de là, on peut admirer les anciennes écuries du domaine, devant lesquelles se trouvent un petit bassin et deux volières accueillant une variété d’oiseaux. Joao Ivo Fernandes Pereira, 41 ans, dévoile l’envers du décor de cet aménagement qui suscite un fort intérêt des petits et des grands.
Qui sont les pensionnaires de vos volières ?
Joao Ivo Fernandes Pereira : Nous sommes un peu une maison de retraite pour oiseaux, puisqu’il s’agit majoritairement d’animaux recueillis par la Société pour la protection des animaux (SPA) du canton de Vaud. Nous avons environ 290 oiseaux, issus d’une vingtaine d’espèces différentes. Il y aussi quelques poules suisses, accueillies suite à un partenariat avec l’association ProSpecieRara, dédiée à la protection des animaux et des végétaux indigènes. Les différentes espèces cohabitent bien, nous avons par exemple un perroquet amazone qui passe tout son temps en compagnie d’une perruche.
Comment êtes-vous devenu oiseleur du parc de Mon-Repos ?
J’ai rejoint le Service des parcs et domaines de la Ville de Lausanne en 2007, où je travaille au sein d’une équipe chargée de l’entretien de plusieurs parcs, dont celui de Mon-Repos. J’ai présenté ma candidature lors du départ à la retraite de mon prédécesseur, dont j’étais le remplaçant. Une décision logique, puisque je possédais déjà une bonne partie des connaissances requises et surtout un fort attachement pour ces animaux. C’est un vrai plaisir d’avoir pu prendre ce poste, que j’exerce à 50% depuis février 2022.
Quel aspect de ce métier préférez-vous ?
Le contact avec les animaux, pouvoir les approcher, jouer avec eux. On s’attache très vite. Certains viennent se poser sur mon épaule, d’autres adorent attraper en vol les cacahuètes que je leur tends en guise de gourmandise. À quoi ressemble une journée type au travail ? Je commence vers 7 heures du matin, avec un contrôle pour vérifier que tout s’est bien passé pendant la nuit. Il s’agit ensuite de nettoyer les volières, de donner à manger et d’effectuer de petits soins, par exemple limer les becs ou les ongles des oiseaux les plus âgés. Je termine vers 11 heures, moment où je rejoins mes collègues pour le reste de ma journée de travail.
Que mangent vos oiseaux ?
Nous faisons en sorte de leur offrir une alimentation variée : des légumes – carottes, choux, etc., des graines, quelques fruits. Une partie de leur alimentation provient d’ailleurs de notre propre potager. Leur péché mignon? Les raisins, melons et pastèques, qui partent très vite ! Nous faisons cependant attention à ne pas leur donner trop de fruits très sucrés, comme ils se dépensent un peu moins que dans la nature.
Qu’en est-il de l’entretien des volières ?
Elles ont bénéficié d’une remise aux normes complète en 2018. L’intérieur chauffé a été agrandi, même si nos oiseaux exotiques n’hésitent pas à sortir, même en hiver. Nous modifions aussi régulièrement l’espace en ajoutant des échelles, cordes ou branches.
Des anecdotes à partager ?
Une dame vient régulièrement, équipée de son téléphone portable et d’une brosse à dents, pour faire écouter de la musique à l’un de nos cacatoès pendant qu’elle lui brosse le bec. Apparemment, cela lui plaît, puisqu’il vient se coller au grillage dès qu’elle arrive. Il y a des gens que nous croisons souvent, je pense que voir et entendre nos oiseaux fait du bien. Notre mascotte, un perroquet gris du Gabon, attire beaucoup de monde en raison de son comportement : l’animal parle et siffle souvent, s’accroche au grillage pour réclamer des friandises, même si c’est interdit. Le public l’a surnommé «Cacahuète», mais son vrai nom est «Tico»!
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Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans The Lausanner (n° 11).