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La ligne jaune

Avec sa série de clichés Gaspipes, née d’une curiosité esthétique, Niels Ackermann espère sensibiliser de nouveaux publics aux questions complexes de l’approvisionnement énergétique de l’Europe.

Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans le magazine photographique Météore.

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Niels Ackermann a pris ses premières images de tuyaux de gaz en 2015. Le photographe genevois a vécu en U kraine pendant cinq ans. «J’ai toujours été fasciné par ces tuyaux, qui prennent des formes absurdes. La logique voudrait que le tuyau soit le plus court, avec le moins de soudures possible, mais ce n’est pas le cas.» Les premiers clichés ont été pris avec un appareil photo classique, puis les suivants, sur un mode ponctuel, avec son téléphone portable pour plus de réactivité.

Car, très vite, ces méandres muraux se révèlent intéressants aux yeux du photographe, pour représenter la complexité des réseaux énergétiques en Europe. «Le fournisseur principal de gaz du continent est la Russie, et cela fait déjà pas mal de temps qu’elle coupe le robinet pour rappeler qu’elle existe.» À chacun de ces épisodes, les médias utilisent la même image, relève Niels Ackermann : celle d’un ouvrier qui actionne une vanne sur un tuyau. «Cela a formé une sorte d’image mentale sur les crises du gaz et démontre une certaine faiblesse dans la représentation iconographique du sujet.» Défi relevé: le journal Le Monde a acheté quelques photos de la série Gaspipes, séduit par l’aspect décalé des clichés.

Habitué aux reportages de type géopolitique, Niels Ackermann estime que cette série de photos prend un virage par rapport à son travail habituel. «En tant que photographe, il m’apparaît intéressant de trouver des moyens d’être un peu moins direct dans le récit, d’apporter une réflexion sur la manière de lire des images et d’amener des publics peu avertis à s’intéresser à la guerre en Ukraine et aux questions énergétiques.»

Question directe: Vos photos permettent-elles de voir la guerre ?

Niels Ackermann: «Ces images ne permettent pas de voir la guerre, mais peut-être d’aider en partie à la comprendre. La question du gaz est intrinsèquement liée à l’invasion russe en Ukraine. Si elle n’en est que partiellement la cause, elle joue un rôle énorme dans son financement. J’avais envie d’exprimer cette réalité de manière indirecte et artistique.»

NIELS ACKERMANN, SUISSE

Né en 1987, Niels Ackermann est un photojournaliste suisse, cofondateur de l’agence photo Lundi13 qui coédite Météore. Il travaille depuis treize ans sur l’Ukraine, et a publié trois livres sur le sujet: L’Ange blanc (2016), Looking for Lenin (2017), et New York, Ukraine (2021), aux éditions Noir sur Blanc.

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