CULTURE

Espoir du cinéma, Souheila Yacoub tourne dans le dernier Klapisch

L’actrice genevoise enchaîne films, séries et clips. Cette ex-gymnaste décroche souvent des rôles de premier plan.

Elle le confie avec un grand sourire, «2021 est une année irréelle pour moi». La comédienne Souheila Yacoub, 28 ans, termine un tournage avec le réalisateur Cédric Klapisch («Le Péril jeune», «L’Auberge espagnole», «Ce qui nous lie»), aux côtés de Muriel Robin, Denis Podalydès, François Civil et Pio Marmaï. «Je suis heureuse de pouvoir jouer dans des comédies plus légères, avec de grands cinéastes populaires. Je suis fan des films de Klapisch depuis que je suis gamine.»

De la gymnastique au Cours Florent

Cette «bosseuse», formée à la gymnastique d’élite à Macolin, quitte Genève pour Paris en 2013. Elle étudie au Cours Florent, puis au Conservatoire national supérieur d’art dramatique. «J’ai eu la chance de pouvoir rapidement incarner des personnages très différents, celui d’une danseuse sous drogues dans «Climax» de Gaspar Noé, d’une jeune femme politique dans la série «Les Sauvages» ou encore d’une guerrière dans la série «No Man’s Land». Cette variété permet aux réalisateurs de se projeter facilement. Je ne suis pas cataloguée dans un seul type de rôle.»

Engagée et ambitieuse

Née à Genève d’une mère belge flamande et d’un père tunisien, Souheila Yacoub ne cache ni ses ambitions ni ses appréhensions: «J’ai toujours peur de passer à côté d’un personnage, de ne pas savoir transmettre d’émotions, de ne pas réussir à toucher les gens. Je travaille donc beaucoup pour y arriver.» Pour son rôle de combattante kurde contre Daech dans «No Man’s Land», elle s’est formée au maniement des armes et a appris la langue kurde. «Je ne voulais pas tricher en m’exprimant seulement en français», raconte la polyglotte qui parle aussi anglais, allemand, néerlandais et bulgare. «J’ai regardé des heures de documentaires et participé à une formation sur les stratégies militaires.» Un engagement sincère qui donne des résultats. En plus de la reconnaissance de la critique, la jeune femme a reçu des remerciements de la communauté kurde. «À travers mon personnage de Sarya, je voulais partager l’histoire de ces femmes qui se battent pour la paix et l’égalité.»

Celle que Xavier Leherpeur de France Inter qualifie de «vraie révélation» n’a pas fini de faire parler d’elle. Après le Klapisch, elle enchaînera sur un autre rôle de premier plan, derrière la caméra de Cédric Kahn («Fête de famille»), avec le comédien Vincent Lacoste.

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Où la rencontrer

  • «Les sauvages» Souheila Yacoub incarne la fille du président français dans ce thriller politique en six épisodes de 2019 (sur Canal+ ou en DVD).
  • «Climax» Présenté à Cannes en 2018, le film dépeint la dégénérescence d’une fête de danseurs (sur Netflix ou en DVD).
  • «No Man’s Land» Série haletante sur l’engagement de combattants occidentaux en Syrie (jusqu’au 29 mai sur tv).

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Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans la Tribune de Genève.