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Il cultive deux hectares d’herbes aromatiques

Passionné par les plantes, le Genevois Camille Boschung s’est lancé dans l’agriculture. Après un parcours semé d’obstacles, il commence à s’imposer sur les marchés.

La centaine d’espèces que Camille Boschung cultive s’étend aujourd’hui sur cinq parcelles, pour une surface totale de 2 hectares. Pour y arriver, le jeune agriculteur de 33 ans, spécialisé dans la culture d’herbes aromatiques, a dû franchir de multiples obstacles. Sa passion pour la terre naît alors qu’il est encore enfant, avec les plantes de sa grand-mère guérisseuse. Il entame l’École d’horticulture de Lullier, d’où il sort diplômé en 2007. Il est alors engagé comme paysagiste. «Mais rapidement, j’ai compris que ça ne me conviendrait pas de pousser des tondeuses toute ma vie. J’ai eu envie de mener mon propre projet.» En 2013, parallèlement à son activité, il lance «1001 herbes». «Un particulier m’a confié un bout de parcelle de 600 m2 à Avusy.» Au départ, il cultive du thym, de la sauge et de la menthe et part à la rencontre des restaurateurs pour proposer ses produits.

Au fur et à mesure des contacts qu’il noue, les commandes deviennent plus importantes. Camille Boschung se met à la recherche de terrains pour étendre sa production. «Je suis allé voir une vingtaine d’agriculteurs, sans succès. Un ancien professeur m’a promis une parcelle à condition que je réalise une étude de marché.» Ce travail lui a permis de mesurer la difficulté de son projet, mais ne l’a pas fait renoncer.

Un des obstacles majeurs est le manque de subventions pour ce type d’activité. «Je me bats pour obtenir une existence reconnue par l’État. Je n’ai aucun soutien, car je n’ai pas repris une entité agricole préexistante, une condition nécessaire pour bénéficier d’une aide.» Pourtant, le passionné s’obstine et remporte la somme de 10’000 francs, en 2015, lors d’un concours pour le développement durable. Depuis 2018, il peut ainsi se consacrer pleinement à son activité et a engagé une collaboratrice à 60% depuis janvier. «Aujourd’hui, je commence à être davantage reconnu, mais j’ai constamment l’impression d’être dans le provisoire.» Il compte aussi sur les bénévoles, qui l’aident pour la récolte des fleurs, un travail minutieux qui réclame de nombreuses heures.

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Une version de cet article réalisé par LargeNetwork est parue dans la Tribune de Genève.