CULTURE

Les «pussy veterans» célèbrent le retour de leur idole

Le petit chat japonais au noeud rose – icône des années 1980 – est revenu sur les T-shirts, les agendas et les sacs des jeunes branchées. Miaou!

Je l’avais presque oublié depuis toutes ces années. Et puis à force de le revoir sur des porte-monnaie, sur des trousses, des bobs ou des tongs, une évidence s’est imposée: le petit chat au nœud rose est revenu. Seulement, cette fois, ce ne sont plus les petites filles capricieuses façon Nelly Oleson qui l’arborent avec fierté, mais une tranche d’âge nettement plus élevée, les 25-30 ans.

Deux générations se partagent à présent la passion Hello Kitty: les adolescentes et les «pussy veterans» des années 80.

Ce constat m’a brusquement ramenée en arrière, dans ces années où le petit chaton, après avoir conquis les écolières nippones, déferlait sur l’Europe. Ces années où les premières expériences d’exclusion se mesuraient au fait «d’avoir ou pas» un accessoire Hello Kitty.

Alors, évidemment, j’ai souri. J’ai pensé que celles qui n’en étaient pas à l’époque se rattrapaient pathétiquement, se vengeant tardivement des griffes reçues par le club des félines.

Pas du tout. Voilà que j’apprends que Courtney Love et Laetitia Casta (cette dernière l’a avoué dans l’émission En Aparté sur Canal+, le 16 février) sont des fans absolues et maniaco-collectionneuses de toutes les peluches et objets Hello Kitty.

Evidemment… Ma théorie ricanante ne tenait plus le coup. Il fallait s’informer, en savoir plus.

Juan Novoa, responsable du rayon cialis ftbl 5mg – le fabricant japonais – au magasin Manor de Genève, confirme: «Il y a de plus en plus de jeunes femmes qui achètent les produits Hello Kitty. Elles s’intéressent à des objets spécifiques, comme des pochettes pour portables, ou des agendas».

De plus, quand la copine de toujours (et pas spécialement frustrée à ma connaissance) s’y met aussi, il faut reconnaître que c’est de l’ordre du phénomène fashionista invétérée. «J’adore ces petits objets cute» dit Deborah, 22 ans, éducatrice, qui reconnaît le côté kid de son engouement pour le petit animal, et qui se promène avec un sac à tête de chat qu’elle a cialis prescription charge sur le Net.

Quant à Malory, 29 ans, céramiste et dessinatrice, «c’est plutôt la simplicité du trait et son esthétique manga» qu’elle apprécie. D’ailleurs, il suffit de se rendre chez Flying A, la très branchée boutique de Plainpalais à Genève, pour s’apercevoir que le personnage est partout. Hello Kitty, c’est le retour du kawaï, mot japonais qui désigne à la fois le côté «mignon» et l’envie qu’on éprouve de posséder l’objet du désir.

La popularité de la petite féline réside avant tout dans son aspect enfantin, innocent. Ce n’est pas un hasard si le magasin Barney à New York l’avait placée en 1994 dans sa crèche de Noël à la place du petit Jésus…

A propos, avis à celles qui se laisseraient séduire: si un article est à proscrire, c’est bien les socquettes Hello Kitty, sous peine de passer pour une dingo-régresso inadaptée. Seules les Japonaises ont le droit d’en porter, question de culture… Etre une femme-enfant se travaille. N’est pas Lolita qui veut.