TECHNOPHILE

«J’ai finalement créé mon propre blogue»

Du parfait inconnu jusqu’aux stars du showbiz, tout le monde s’y met. Mais qu’est-ce donc qu’un blogue et à quoi peut-il bien servir?

C’est le dernier mot à la mode dans la communauté des internautes. Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, le blogue (abréviation de «web log») désigne une sorte de journal mis à jour régulièrement par un individu ou un groupe de personnes, qui rassemble anecdotes, opinions et photos autour d’une série d’hyperliens. Cela ressemble à une page personnelle, mais en version évolutive.

Le phénomène du blogue existe depuis plus de trois ans, mais c’est tout récemment qu’il s’est développé grâce à de nouveaux outils qui automatisent la publication. Plus besoin d’être webmaster pour créer son blogue.

Les pionniers Blogger.com et Pitas.com, ou encore Movabletype et Radio Userland, permettent de créer un weblog en moins d’une heure, à condition de ne pas être trop exigeant sur la forme. Dans certains cas, le blogue peut être hébergé gratuitement en échange d’une bannière publicitaire en haut de l’écran.

La parution récente d’articles sur le phénomène du blogue dans la presse anglo-saxonne, depuis le magazine Time jusqu’au Sunday Times de Londres, a encore accentué le phénomène. Dans une interview accordée au magazine en ligne Wired News, le responsable du site Blogger.com annonce qu’en janvier dernier plus de 41’000 blogues ont été créés grâce à ses outils. Le nombre total de blogues se compte maintenant par centaines de milliers. Tout le monde semble s’être mis au blogue, du plus parfait inconnu jusqu’aux vedettes du showbiz comme Ru Paul, en passant par les journalistes de grands quotidiens.

À l’origine, un blogue était constitué d’une série de très courtes interventions, datées et archivées, contenant pour la plupart des hyperliens regroupés autour d’un thème (politique, hobby, style musical, etc.). Mais maintenant que tout le monde s’y est mis, le blogue s’apparente fréquemment à un journal intime, ce que déplore John C. Dvorak, journaliste à PC Magazine. Dans un article sur le sujet, il dénonce les motivations des blogueurs: flatter son ego, éliminer ses frustrations, s’autopublier sans censure ni talent… Pas étonnant que la communauté ait violemment réagi à ces propos réducteurs.

Des blogues, il y en a de tous les genres et pour tous les goûts. On trouve même des cialis australia online pour discuter des blogues, des blogues pour répertorier les blogues et même des viagra cialis montreal pour rire des blogues. Vaniteux, les blogueurs? Oui, mais c’est justement ce manque de retenue qui rend leurs sites aussi touchants.

Le célèbre sociologue Manuel Castells, professeur à Berkeley et spécialiste de la société en réseau, a certainement pensé à la pratique du blogue quand il a redéfini la fracture numérique. Dans son dernier ouvrage (La Galaxie Internet, Ed. Fayard), il écrit que cette fracture «ne sépare pas ceux qui ont un accès à l’internet de ceux qui n’en ont pas, mais ceux qui savent quoi en faire culturellement de ceux pour qui ce n’est qu’un écran d’annonces accompagné de passe-temps ludiques.»

——-
Martine Pagé collabore régulièrement à Largeur.com. Elle vient d’ouvrir son pillole cialis online.

——-
Une version de cet article de Largeur.com a été publiée le 24 février 2002 dans l’hebdomadaire Dimanche.ch.

Retrouvez Largeur.com chaque semaine dans la page Néoculture de
counterfeit cialis uk