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Bon anniversaire, flocons artificiels!

Il y a 75 ans précisément, un Japonais découvrait la méthode permettant de créer de la neige artificielle. Histoire d’une invention poétique qui a radicalement transformé le tourisme hivernal.

Cet hiver, dans bien des stations, la neige artificielle a dû prendre le relais des flocons tant attendus. Ils permettent désormais de couvrir plus d’un tiers des surfaces skiables suisses.

Et ce n’est qu’un début. Ces prochaines années, des millions de francs devraient être investis dans de nouvelles installations d’enneigement pour rivaliser avec l’Autriche et l’Italie, capables, elles, de se passer complètement de flocons naturels.

C’est à un certain Ukichiro Nakaya que l’on doit la découverte du précieux substitut. Ce scientifique japonais est le premier à s’être lancé, au début du siècle passé, dans l’étude systématique des cristaux de neige. Pas moins de 3’000 cristaux ont été décrits et photographiés par ses soins. «Les flocons de neige sont autant de lettres que le ciel nous envoie», répondait-il pour expliquer son enthousiasme.

Ces cadeaux célestes ne lui suffisaient cependant pas. Le scientifique savait que des flocons pouvaient se former lorsque de la vapeur d’eau se rafraichit subitement. Il a remarqué que cette transformation étaitfacilitée si la cristallisation se produiit sur des poils de lapins.

Sa grande découverte est survenue il y a exactement 75 ans. Le 12 mars 1936, après des années d’étude et des milliers de vaines tentatives, Nakaya cialis viagra visa à produire des cristaux de neige artificiels, à Hokkaido, dans son laboratoire baptisé «Chambre à nuages». Une pièce qui permettait le contrôle de la température, de la pression atmosphérique et de l’humidité de l’air. Son travail est rassemblé dans un livre, «Snow Crystals: Natural and Artificial» (Harvard University Press, 1954) et on peut visiter un musée à sa mémoire.

Il aura fallu attendre les années 1950 pour voir apparaître une application pratique de cette découverte aux Etats-Unis, avec les premiers canons à neige. En Europe, c’est en 1968 que Fritz Jakob, un Allemand, dépose la première patente pour un canon adapté aux conditions météorologiques des Alpes. Depuis, en trois quarts de siècle, la neige artificielle est devenue indispensable à la survie du tourisme hivernal.

A «neige artificielle», les exploitants des domaines skiables préfèrent «neige de culture», expression plus «verte» pour désigner un matériau qui n’est pas blanc comme neige. En effet, son impact sur l’environnement ne saurait être négligé.

Les conséquences sont nombreuses: modification de l’usage de l’eau en montagne (captage de cours d’eau, création de lacs artificiels pour stocker l’eau nécessaire aux canons; en France, la consommation en eau destinée à la neige de culture égale celle annuelle d’une ville comme Grenoble, 20 millions de m3), le bruit généré (60 décibels environ par canon), la modification survenue dans le paysage (alignement de canons colorés dans les pâturages), la pollution générée par l’utilisation d’additifs dans l’eau pulvérisée et, bien sûr, l’importante consommation énergétique.

Nous voilà bien loin de la démarche esthético-poétique entreprise par Ukichiro Nakaya dans sa «Chambre de nuages». Révolue, l’époque des poils de lapins. Aujourd’hui, les Chinois ensemencent des nuages pour faire tomber à leur guise de la neige aux fins les plus diverses.