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GreenGT, le bolide électrique sort du box

Inscrire une voiture électrique aux 24 Heures du Mans: c’est le défi lancé par la start-up romande GreenGT, fondée il y a un an. Un premier prototype très abouti a roulé sur le circuit du Castellet. Visite à Aclens, dans l’atelier des concepteurs.

Déjà plus d’un an qu’ils s’affairent jours et nuits, week-end compris, dans leur usine d’Aclens, perdue en pleine zone industrielle. Entrepreneurs passionnés, les deux fondateurs de la société GreenGT savent exactement où ils vont, et en ce début juillet, les compères ingénieurs rayonnent: leur prototype de voiture de course électrique a laissé une grosse impression pour sa première sortie sur circuit. ««Elle a tourné pendant 30 minutes au Castellet!», s’enthousiasme Jean-François Weber, cofondateur de GreenGT. C’est extraordinaire, notre pilote n’a pas rencontré le moindre problème. Le personnel du circuit Paul Ricard n’en revenait pas.»

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L’histoire remonte au début 2008, quand Jean-François Weber et Christophe Schwartz, deux ingénieurs EPFL impliqués dans les sports mécaniques, se lancent le défi de construire une voiture de course 100% propre, capable de rivaliser sur circuit avec les voitures de la catégorie GT2 (450 CV pour environ 1100 kg). La conception démarre sur la base d’un châssis standard en carbone, aux normes FIA 2008. Pour l’aider à développer son prototype, GreenGT embauche Trevor van Popering, ancien ingénieur mécanique de Honda F1. Un an et demi plus tard, l’avancement du projet laisse admiratif: «En poussant à fond le moteur électrique – un bloc issu de l’industrie des machines – au banc d’essai, nous avons presque atteint les 270 km/h avec un étagement de boîte classique», se félicite Jean-François Weber. La voiture embarque 200 kilos de batteries, logées dans deux grands bacs de part et d’autre du cockpit. Dans l’optique d’une course, le remplacement des bacs peut s’effectuer très aisément et aussi rapidement qu’un plein d’essence. L’autonomie sur circuit se situe pour l’instant autour de 30 minutes, mais l’intégration d’une nouvelle génération de batteries, dans les six prochains mois, doit permettre de doubler cette capacité.

Le projet est financé avec les fonds propres des fondateurs, qui comptent un troisième membre, Stanislas de Sadeleer, pilote et collectionneur de voitures de course. «Cette autonomie financière est un vrai plus, elle nous offre l’avantage d’une totale indépendance pour tous les choix techniques», insiste Jean-François Weber.

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Pour rentabiliser leur investissement, les responsables de GreenGT explorent simultanément plusieurs pistes: «Nous sommes en discussions très avancées avec un grand promoteur de courses automobiles. L’objectif est de mettre sur pied une série monotype pour un championnat de voitures électriques, qui serait disputé en parallèle d’autres formules, explique Christophe Schwartz. Nous espérons également nous aligner aux 24 Heures du Mans en 2011, dans l’optique d’une démonstration. Un autre axe de développement consiste à nous positionner comme prestataire de solutions pour de futurs véhicules de routes. Dans cette optique, nous avons déjà déposés 5 brevets.» Les grands constructeurs automobiles suivent de près le cas GreenGT et l’idée d’une future petite série commercialisable ne semble pas totalement farfelue… «Mercedes Sport s’intéresse à notre projet, glisse Christophe Schwarz. Nous avons eu de la visite dernièrement.»

Les deux ingénieurs se plaisent à vanter la philosophie de leur projet, potentiel point de départ à un flux descendant d’innovations: «Outre qu’elle porte un message écologiquement responsable, notre démarche permet de retrouver le contexte originel du sport automobile où tout restait à explorer», insiste Christophe Schwarz.

Pensé comme un ensemble cohérent, le projet GreenGT se veut tout aussi écologique dans les stands: 100m2 de panneaux solaires, installés sur le toit de l’atelier d’Aclens, permettent de recharger les batteries une fois rentré au bercail. Six heures suffisent pour disposer d’une GreenGT à nouveau prête à l’emploi…

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Une version de cet article est parue dans PME Magazine.