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Des mains propres en un claquement de doigt

La start-up biennoise Smixin exporte son système de lavage des mains jusqu’en Asie. Une solution rapide et économe en eau qui sera désormais distribuée par le groupe allemand CWS-boco.

Une version de cet article réalisé par LargeNetwork est parue dans PME Magazine.

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Systématiser l’utilisation du savon dans le lavage des mains tout en diminuant la quantité d’eau employée. C’est avec cet objectif en tête que la start-up biennoise Smixin a développé un robinet «intelligent» et sans contact. Son principe? Propulser un savant mélange d’eau, d’air et de savon sur les mains de l’utilisateur sous forme de «brume».

Grâce à son invention, Smixin assure que chaque cycle de lavage nécessite seulement un décilitre d’eau. Le nettoyage avec un robinet conventionnel emploie en moyenne 1,2 litre, pour autant que l’on prenne soin de fermer l’arrivée d’eau entre les savonnages. «Avec notre solution, il suffit de dix à douze secondes pour se laver les mains de manière hygiénique alors que les robinets traditionnels demandent plusieurs minutes pour garantir un lavage optimal», souligne Jean-Michel Deckers, directeur de Smixin.

En informant sur la consommation d’eau, Smixin amène une transparence bienvenue, estime Marc Müller, fondateur d’Impact Living, société fribourgeoise spécialisée dans la construction écologique: «Nous connaissons la quantité totale d’eau utilisée dans les ménages ou les lieux publics, mais nous manquons d’informations pour vraiment changer nos comportements. Ce type de technologie fournit des données pertinentes et une solution concrète.»

Partenariat stratégique

Smixin commercialise aujourd’hui trois produits distincts. Le modèle de base du robinet, équipé du système aérateur, vaut environ 600 francs, tandis que la version avec savon intégré coûte 1000 francs. Ces deux produits composent la moitié du chiffre d’affaires actuel, d’un peu moins de deux millions de francs par an. «Nous sommes encore déficitaires, mais nous voulons continuer à développer notre chiffre d’affaires afin d’atteindre la rentabilité l’année prochaine», précise Jean-Michel Deckers. Une version haut de gamme, est proposée sous forme de borne installable en dehors des salles d’eau. Vendue 2500 francs pièce, elle est destinée aux lieux publics affichant une forte affluence, comme les espaces de restauration rapide, les gares ou les aéroports.

«Nous entrons aujourd’hui dans une étape clé de notre développement: l’accès et la pénétration du marché», explique André Klopfenstein, président du conseil d’administration de Smixin. Pour ce faire, la société d’une vingtaine de collaborateurs compte sur le récent partenariat noué avec le groupe allemand CWS-boco, spécialisé dans les produits sanitaires. La multinationale s’occupe désormais de la distribution de l’offre Smixin sur les marchés suisse, allemand et autrichien ainsi que dans la région Benelux.

Demande asiatique

En Suisse, le système de lavage de Smixin est installé dans la gare d’Interlaken et le centre sportif Axa-Arena de Winterthour. Des essais sont également en cours dans des écoles lausannoises et à l’aéroport de Genève. C’est toutefois au Moyen-Orient et en Asie que la start-up a pu conclure le plus grand nombre de contrats. Elle a ainsi installé une cinquantaine de robinets au sein de la Swiss International Scientific School de Dubaï. Aux Philippines, ou récemment à Singapour, elle enregistre une forte demande de la part de groupes de restauration rapide. Des établissements des chaînes KFC, McDonald’s, Burger King et TGI Fridays comptent parmi ses clients dans cette région.

Comment comprendre ce succès en terres orientales? «Nous avons bénéficié de liens privilégiés avec des acteurs locaux et de bons échos, indique André Klopfenstein de Smixin. De plus, l’hygiène ne se limite pas aux salles de bain dans certains pays asiatiques.» Ce positionnement privilégié se comprend aussi en raison des questions liées à l’usage des ressources hydriques, indique Marc Müller d’Impact Living: «En Suisse, le manque d’eau n’est pas encore un enjeu. Mais certaines régions d’Asie font face à des pénuries d’eau. Il est donc normal que la technologie se soit davantage implantée dans ce continent.»