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Des bijoux de technologie pour les hommes

Le joaillier genevois Robin Haefeli utilise la modélisation 3D et expérimente avec la réalité virtuelle pour concevoir ses collections de bijoux.

Bagues ornées d’animaux mythologiques, bracelets dotés de boucliers antiques ou pendentifs en forme d’ancres marines: l’univers des bijoux de Robin Haefeli s’inspire souvent de l’histoire et des légendes. Ce jeune homme de 29 ans a fondé sa propre marque de joaillerie en 2014 avec l’idée de proposer une collection essentiellement masculine, un créneau qui était plutôt délaissé jusque-là à Genève. Compter environ 250 francs pour les premiers modèles. Sa clientèle? Des hommes de tous âges. «Mais de nombreuses femmes me contactent aussi pour des créations sur mesure.»

Robin aime s’inspirer du passé pour compléter sa collection, mais il utilise les nouvelles technologies pour les réaliser: c’est équipé d’une tablette et d’un stylet qu’il travaille de la «pâte à modeler virtuelle» pour créer de nouvelles formes. Une technique qui rend presque toutes les idées possibles. «Avec un logiciel de modélisation 3D, il est possible de concevoir des détails de manière plus précise qu’avec le travail manuel. Mais une fois le bijou produit à l’aide d’un moule imprimé en 3D, j’aime aussi le retravailler en lui ajoutant un côté plus imparfait. » L’artiste n’hésite alors pas à marteler ses bagues en or ou en argent, ou à leur ajouter des griffures, qui apportent aux créations une histoire singulière. «Mes clients me disent souvent que mes bijoux ont l’air d’avoir traversé le temps.»

Pour jouer sur ces deux tableaux, Robin peut s’appuyer sur une culture familiale. «Mes parents sont bijoutiers, j’ai pu apprendre en les voyant reproduire les techniques traditionnelles.» Il applique aussi ce qu’il a appris lors de ses études à l’Institut d’art de Boston. C’est lorsqu’il est rentré à Genève que le jeune artiste s’est lancé dans la création de bijoux de manière indépendante.

«J’ai créé une première bague qui s’est très vite vendue. Après plusieurs autres essais qui ont plu, j’ai décidé de me lancer avec HRJewelry.» Sa dernière idée en date: créer des bijoux en réalité virtuelle. Pour y parvenir, il a remplacé sa tablette et son stylet par un casque et des capteurs. Le premier test, un pendentif entièrement sculpté en réalité virtuelle, puis terminé à la main, s’est avéré concluant.

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Une version de cet article réalisé par LargeNetwork est parue dans la Tribune de Genève.