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«Ma première montre était une Tissot offerte par ma grand-mère»

Marc A. Hayek n’est pas une personnalité ordinaire dans le monde de l’horlogerie: il préside aux destinées de trois marques du «pôle luxe» du Swatch Group (Blancpain, Breguet et Jaquet Droz). Un rôle qui exige concentration et efficacité.

Diriger 2500 personnes et trois marques horlogères concur­rentes, c’est le défi que relève chaque jour, depuis près de dix ans, Marc A. Hayek, 47 ans. Cette vie professionnelle parti­culièrement dense ne l’a pas empêché de développer des passions externes à l’horlogerie, dont la plongée sous-marine et les sports automobiles.

Comment jonglez-vous entre les trois marques que vous dirigez? Et avec vos responsabilités au sein du Swatch Group?

Tout est question d’organisation. Cha­cune des marques que je préside ou dirige occupe une partie de mon agenda, et j’essaie, dans la mesure du possible, de ne pas me disperser. Lorsque mon temps est consacré à Blancpain, j’évite au maximum de traiter des dossiers Breguet ou Jaquet Droz, et vice versa. Cela me permet de m’imprégner de l’identité de chaque marque et d’aller au bout des sujets plutôt que de simple­ment les urvoler.

Quelles sont les qualités essentielles d’un dirigeant?

Une grande capacité d’écoute et une poly­valence. Pour diriger, il faut écouter et comprendre ses collaborateurs. Cela per­met un partage d’idées et le lancement plus rapide de nouveaux projets. L’écoute offre également l’avantage de motiver les équipes, qui sentent que leur voix compte et qu’ils font partie intégrante du développement de la société. Au sein des marques que je préside ou dirige, nous veillons ainsi à maintenir la hié­rarchie la plus horizontale possible, afin de permettre à chacun d’être entendu.

Quelle a été votre première montre?

Une Tissot à affichage numérique offerte par ma grand-mère.

Êtes-vous un collectionneur?

Non, mais je suis un homme passionné. Mes acquisitions ne suivent aucune règle établie.

Comment décririez-vous la montre parfaite?

Heureusement qu’elle n’existe pas! En tant que président de marques horlo­gères, mon rôle est de proposer des modèles qui s’en rapprochent. Si la montre parfaite existait, il me faudrait alors m’orienter vers de nouveaux défis!

Qu’aimez-vous faire pendant votre temps libre?

Cultivant les passions, je n’ai pas beau­coup de temps libre. Mon agenda est rapidement occupé par la multitude des activités que j’affectionne. Lorsque j’ai du temps pour moi, je le consacre à mon fils, qui est ma priorité.

Êtes-vous toujours passionné de sport automobile? Y a-t-il des disciplines que vous suivez plus que d’autres?

L’univers de la mécanique, qu’il s’agisse d’horlogerie ou d’automobile, me pas­sionne et fait partie intégrante de mes centres d’intérêt au quotidien. Mon amour pour la plongée et les fonds marins est toutefois antérieur et demeure numéro un.

Quelles sont vos voitures préférées?

Je n’ai pas de marque de prédilection. Ce qui m’importe dans une voiture, au-delà du confort, c’est surtout ce qui en constitue le coeur, à savoir son moteur. La mécanique est un domaine qui me fascine depuis mon plus jeune âge. Je m’intéresse à la performance dans sa globalité ainsi qu’aux nouvelles techno­logies, notamment les alternatives aux moteurs à combustion.

Êtes-vous adepte des réseaux sociaux dans votre vie privée?

Ils sont devenus indispensables dans le cadre professionnel, mais je ne suis pas du tout adepte des réseaux sociaux dans ma vie privée. Je privilégie en effet les vrais contacts humains avec mes amis, mes proches et ma famille.

Quelles sont les qualités de la Suisse que vous appréciez le plus?

Son attachement à la tradition et au développement technologique, à l’excel­lence et à la précision.

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Une version de cet article est parue dans le magazine Les Ambassadeurs (no 23).