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Un Américain à Lausanne

L’Américain James Larus poursuit sa brillante carrière universitaire à l’EPFL. Il nous raconte sa vie lausannoise entre balades à la cathédrale et recherches futuristes.

Son CV court sur plus de 20 pages et regorge de noms prestigieux. C’est à Harvard que James Larus obtient en 1980 un Bachelor of Arts en mathématiques appliquées, puis à Berkeley qu’il réussit sa maîtrise et son doctorat en informatique. D’abord chercheur au sein de l’Université du Wisconsin, il entre dès 1997 chez Microsoft. Peu de domaines de l’informatique échappent alors à la loupe de l’Américain, de l’ingénierie de logiciels, aux mécanismes de détection automatique des bugs ou encore à la création de langages de programmation.

Pourquoi ce chercheur au parcours impressionnant s’est-il installé à Lausanne ? Modeste et souriant, il préfère souligner la chance qu’il a eue de se voir proposer en 2013 le poste de Doyen de la faculté d’informatique et communications de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL).

Lorsque vous avez posé vos valises en 2013, quelle fut votre première impression de Lausanne?

Avant notre arrivée, nous nous imaginions, ma femme et moi, vivre une vie suisse typique à la campagne ou dans un chalet à la montagne. Mais nous sommes vite tombés amoureux de Lausanne et avons élu domicile à Vidy, au bord du lac, à proximité de l’EPFL et de toutes les commodités. Aux États-Unis, nous avalions les kilomètres. Ne pas avoir à conduire, pouvoir prendre des transports publics efficaces et parcourir la ville à pied est ici un vrai plaisir.

Et qu’avez-vous pensé du campus de l’EPFL, votre nouveau lieu de travail?

Je me suis d’abord dit : cela n’a rien voir avec une université américaine. Plusieurs bâtiments, à l’image de la faculté d’informatique qui a été bâtie par un architecte lausannois, ont un aspect très helvétique. Ils sont géométriques et linéaires, avec une forte présence du béton. L’EPFL me semblait aussi différente de par son ancrage technique. Puis, petit à petit, de grandes similitudes me sont apparues, dans l’organisation et le personnel. L’école est aussi résolument ouverte sur le monde : la construction récente du Rolex Learning Center et ses lignes épurées, imaginées par un architecte japonais, en témoigne.

Quels sont les principaux champs de recherche de votre faculté?

Nous explorons sans arrêt de nouveaux champs. Actuellement, nous intensifions nos recherches en machine learning. Dans le cadre du Laboratoire d’informatique à très grande échelle, nous nous intéressons au traitement de données en matière de séquençage ADN. Ce processus doit devenir plus rapide, meilleur marché et consommer moins d’énergie dans les data centers.

Et le contact avec les Suisses ? On les dit parfois réservés.

Nous avons eu l’impression inverse. Mon épouse a participé à des tandems anglais-français et s’est vite fait des amis suisses. Une étudiante vaudoise nous a par exemple invités à rencontrer sa famille qui vit à la montagne, à l’Étivaz. Des personnes incroyablement chaleureuses.

Quelles activités conseillez-vous à vos proches de passage?

Nous parcourons la ville à pied jusqu’à la cathédrale. Nous allons au marché, mangeons une fondue et passons chez un chocolatier. Impossible pour un Américain de venir en Suisse sans manger fromage et chocolat suisses ! Nous visitons également les musées d’art et profitons des beaux points de vue sur le lac Léman, d’Ouchy aux Terrasses de Lavaux. Et lorsque nos visiteurs prévoient un plus long voyage en Suisse, nous prenons le train pour des trajets suisses mythiques, tel le Glacier Express.

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Une version de cet article est parue dans The Lausanner (no 1, été 2018).