Condamnée pour entente cartellaire, l’entreprise Roche devra payer une amende de 500 millions de dollars aux autorités américaines. De son côté, Novartis est menacée par un concurrent californien particulièrement agressif. Analyses.
Dimanche, la presse alémanique consacrait une large place aux ennuis des firmes pharmaceutiques suisses aux Etats-Unis. L’amende de 500 millions de dollars infligée à Roche par les autorités antitrust américaines tombe au pire moment pour la firme bâloise.
La SonntagsZeitung de Zurich fait remarquer qu’à la veille de la révision du marché des médicaments par le Conseil national, le scandale des vitamines apporte de l’eau au moulin de ceux qui demandent une enquête de la Commission de la concurrence sur les prix pratiqués en Suisse. Ceux-ci seraient en effet supérieurs de 50 à 150% à ceux pratiqués à l’étranger.
«Les particularités du marché suisse font que le producteur, les intermédiaires et les pharmaciens, sur un marché de 4,5 milliards de francs suisses, encaissent un milliard de marges injustifiées», affirme le conseiller national socialiste Rudolf Strahm. Mais la volonté politique d’éclaircir la question fait défaut, et la Commission de la concurrence n’a pour l’instant pas les moyens d’intervenir, contrairement aux autorités américaines. «Nulle part ailleurs, les surveillants des cartels n’ont autant de pouvoir qu’aux Etats-Unis», titre le journal dominical.
Avec l’amende infligée à Roche et à BASF, les 812 fonctionnaires qui travaillent à la division antitrust du département de la Justice auront apporté dans les caisses de l’Etat américain presque un million de dollars chacun. Cette puissance financière et juridique est souvent mise à contribution pour surveiller les agissements de géants tels que Du Pont, BASF ou Rhône-Poulenc.
De son côté, l’hebdomadaire zurichois cialis prescription canada s’intéresse à un autre symbole de la chimie suisse, Novartis, qui rencontre lui aussi des difficultés sur le marché américain. L’arrivée d’un concurrent direct à son produit phare, le Neoral, utilisé pour réduire les risques de rejets après une transplantation, risque de lui coûter très cher.
Le Neoral représente 13% des ventes de la section pharma de Novartis et ne souffrait jusqu’ici que d’une concurrence insignifiante: la firme suisse occupe 90% de ce marché, le reste étant répartis entre les génériques (copies de médicaments) produits en Chine ou en République tchèque.
L’apparition d’un nouveau concurrent américain n’aurait provoqué qu’un haussement d’épaule de la part de Novartis si une petite société
californienne n’avait obtenu un accord avec les laboratoires Abbott pour commercialiser un produit à un prix de 20% inférieur à celui du Neoral.
Pire encore pour Novartis: l’autorité de contrôle américaine (Food and Drug Administration) autorise les pharmaciens à remplacer le Neoral par son concurrent sans demander l’autorisation au client.
On admirera la dextérité des autorités américaines qui, dans un cas comme dans l’autre, savent préserver les «règles du marché» et du même coup leurs propres intérêts.