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Entraîner son swing toute l’année

Equipés de simulateurs de golf high-tech, les clubs indoor permettent aux débutants comme aux professionnels de perfectionner leur technique en toute saison. Et de découvrir virtuellement les plus beaux terrains du monde, tout en sirotant un cocktail.

J’ai appris le golf sur une machine. La qualité des animations est fascinante et les conditions extérieures sont très bien reproduites», raconte Rafael Hutter, architecte zurichois, qui a profité de l’hiver pour acquérir les bases du golf sur un simulateur avant de s’aventurer sur un terrain extérieur. Comme lui, les amateurs de ce sport sont de plus en plus nombreux à s’entraîner sur des machines high-tech. Ils se rendent pour cela dans des lieux indoor, comme le Golf Now, à proximité de Zurich. Dans ce centre lounge, les voiturettes ont été remplacées par de larges canapés. «Les gens se retrouvent dans un espace clos et du coup, discutent entre eux, note Rafael Hutter. L’atmosphère est plus conviviale que sur un terrain extérieur.» L’endroit dispose de cinq simulateurs. Chacun d’eux propose plus d’une soixantaine de terrains à choix. Parmi ceux-ci figurent les plus beaux greens de la planète, comme celui de Saint-Andrews, en Ecosse, ou de Pebble Beach, en Californie.

Mais comment fonctionnent ces machines? «Le joueur projette sa balle sur un écran, explique le gérant de Golf Now, Marco Grüter. Au moment de l’impact, elle tombe au sol tandis que son équivalent virtuel poursuit son vol à l’écran. Cette prouesse est possible grâce à une centaine de capteurs qui enregistrent la vitesse de la balle, son angle et la présence d’un effet. Après chaque coup, une analyse précise du tir est délivrée.» Bien qu’il progresse sur le parcours, le joueur tire toujours depuis le même endroit sur le simulateur, face aux capteurs. Lorsque son jeu le mène sur le putting-green, près du drapeau, il frappe doucement la balle jusqu’à ce que, à l’écran, la sphère virtuelle entre dans le trou.

Des animations d’un réalisme surprenant

Effets de caméras, possibilités de visualiser le jeu selon différentes perspectives, les animations sont soignées et reproduisent les particularités des terrains avec beaucoup de réalisme. «D’énormes progrès ont été réalisés ces deux dernières années, poursuit Marco Grüter. Les images en 3D sont projetées sur un écran HD, ce qui permet au joueur de vraiment entrer dans le jeu. A côté des images, une attention particulière a été portée sur la reproduction des sensations. La qualité du sol, par exemple, est prise en compte afin qu’un tir effectué sur du gazon n’ait pas le même effet que sur du sable.»

La précision et le réalisme de ces machines en font des espaces d’enseignement et d’entraînement privilégiés. Au-delà de ces atouts techniques, elles offrent surtout la possibilité de s’entraîner toute l’année, quelle que soit la météo. «C’est un excellent moyen de ne pas perdre la main lors de la mauvaise saison, explique le golfeur professionnel genevois Julien Clément. Le retour sur la performance permet d’avoir une idée exacte de son niveau. Les effets de balle sont également bien reproduits.»

Si les simulateurs s’adressent aussi bien aux amateurs qu’aux sportifs entraînés, ces derniers se montrent toutefois plus critiques quant aux capacités de ces engins. «Les distances sur écran sont parfois difficiles à évaluer», déplore Julien Clément. «La balle virtuelle ne réagit pas tout à fait comme sur le terrain lorsque l’on joue sur le green à moins de 50 m du trou ou qu’on effectue des tirs à plus de 7 ou 8 m de hauteur», ajoute Damian Ulrich, golfeur professionnel.

60 francs la partie

Loin des cocktails et des bulles de champagne, à Genève, le centre L’Indoor cherche surtout à rendre ce sport huppé plus accessible. «L’idée est de permettre aux gens de jouer au golf aussi facilement qu’au bowling ou au billard, explique Louis Rechignac, responsable des lieux. Nous pratiquons de fait des prix tout à fait abordables. La partie d’une heure ne coûte que 60 francs et peut accueillir jusqu’à six joueurs. On est donc loin des tarifs pratiqués sur les terrains extérieurs. Sans oublier qu’ici, nul besoin de disposer d’une licence spéciale et encore moins d’un caddie.» Ces petits prix n’empêchent pas le centre genevois de disposer d’un matériel dernier cri. L’Indoor figure parmi les cinq clubs au monde à posséder une machine permettant de parfaire sa gestuelle.

«Le joueur entre ses paramètres de poids et taille dans un ordinateur, explique Louis Rechignac. La base du club est prise dans une structure métallique qui effectue le mouvement à la place du joueur. Ce dernier le tient dans ses mains et intègre ainsi le mouvement correct.» Le centre dispose également d’un simulateur, d’un putting-green (non virtuel, celui-là) et d’une salle de power plate pour développer sa musculature.

Les simulateurs rencontrent un succès croissant dans le monde. «Depuis vingt-cinq ans, nous avons vendu 4’000 appareils, rapporte le directeur de la compagnie américaine Full Swing Golf, leader mondial dans le domaine. Les pays les plus demandeurs, toutes marques confondues, sont les Etats-Unis, le nord de l’Europe et l’Asie. La Corée du Sud, à elle seule, compte plusieurs milliers de machines.» La majorité des clients sont de beaux hôtels ou des clubs indoor. Mais le nec plus ultra reste d’acheter sa propre installation afin d’entraîner son fade et son draw dans son salon. Un luxe qui reste toutefois réservé à une élite, le prix d’un appareil oscillant entre 65’000 et 95’000 francs.

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Une version de cet article est parue dans Swissquote Magazine.