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Gagner sa vie grâce aux jeux vidéo

L’e-sport gagne en popularité et en reconnaissance, ce qui attire de nouveaux adeptes. Un Genevois vient renforcer les rangs d’une prestigieuse équipe parisienne.

Gagner sa vie en jouant aux jeux vidéo? Pour Kevin Guerra, ce rêve est devenu réalité fin 2017. Millenium, deuxième site de jeux vidéo le plus consulté en France, a pris sous contrat ce Genevois de 24 ans ainsi que trois autres virtuoses des manettes (un Suisse, un Belge et un Français).

Chaque année, les recettes du sport électronique augmentent de plus de 20%. Cet essor pousse de plus en plus de marques à créer leurs propres équipes. Les clubs de sport traditionnels sont aussi de la partie, comme le Paris Saint-Germain qui a lancé une filière e-sport l’année dernière, ou le Servette FC cette année. Une occasion de gagner en visibilité, de se faire connaître et de fidéliser les jeunes à leur marque. Les équipes se structurent autour d’un jeu et s’affrontent pour la plupart en ligne. Kevin et ses coéquipiers se concentrent aujourd’hui sur «PlayerUnknown’s Battlegrounds» («PUBG» pour les initiés). Un jeu de tir et de survie sur une île qui s’inspire du scénario du film japonais Battle Royale (2000). Kevin Guerra reçoit un salaire mensuel – d’un montant qu’il souhaite garder secret – et peut conserver d’éventuelles primes de bons résultats lors des tournois.

Son quotidien est rythmé par des entraînements et des compétitions. «Avec mon équipe, nous nous entraînons de 14 h à 17 h et de 20 h à 23 h.» En cette période de Noël, les matches sont rares, mais à partir de janvier, il y en aura quasi tous les jours. Ces tournois – pendant lesquels Kevin est en contact avec ses coéquipiers via un casque micro – peuvent commencer tard le soir et durer plusieurs heures. Et cela se prépare: «Pendant un match, on est soumis à beaucoup de stress. Il ne faut pas faire d’erreur, la concentration est très importante. » Comme il habite encore chez ses parents, toute la vie de famille s’adapte à son rythme. «Heureusement, mes parents me soutiennent et s’assurent que rien ne me dérange au cours d’un tournoi.»

Amateur de jeux dès l’adolescence, Kevin Guerra joue en compétition depuis 2009. Il a renoncé à un apprentissage de gestionnaire de commerce de détail pour se donner toutes les chances de réaliser son rêve. Comme néoprofessionnel, il témoigne d’ambitions élevées: «Nous voulons devenir l’une des meilleures équipes.»

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Une version de cet article est parue dans la Tribune de Genève.