C’est la formation féminine la plus populaire du moment. Avec leurs vocalises en staccato, les divas texanes ont atteint le sommet des charts. Et elles ne veulent plus redescendre.
Les divas de Destiny’s Child ont au moins deux points communs avec George W. Bush: elles ont grandi au Texas et elles ne manquent jamais une occasion de remercier le Seigneur. Cette ferveur sudiste semble leur réussir tout autant qu’au nouveau président. Elles incarnent l’Amérique des années 00.
Impossible d’échapper à Destiny’s Child. Elles ont vendu 8 millions d’albums et leurs portraits glacés sont partout. Elles forment le groupe le plus populaire du moment. Commercialement, musicalement et cosmétiquement. J’avais envie de savoir comment elles en sont arrivées là. Ça tombe bien: depuis quelques mois, la plupart des magazines hype américains leur consacrent d’épais dossiers.
Pour comprendre Destiny’s Child, il faut d’abord reconnaître Beyoncé Knowles sur les photos. C’est la plus sophistiquée de l’équipe (au centre, ci-dessus). Une beauté stupéfiante. Elle a fondé Destiny’s Child à Houston en 1991. A l’époque, elle avait… 9 ans.
Entre deux prières à l’église méthodiste de St-John, elle a recruté sa cousine Kelendria Rowland (Kelly, à droite sur l’image) pour apprendre à danser et à vocaliser à deux. Elles ont scruté toutes les mimiques de Whitney Houston à la télé et elles se sont exercées pendant des mois pour lui ressembler. Au passage, les parents de Beyoncé leur ont donné un sérieux coup de main.
La maman, Tina, dirigeait un salon de coiffure et le papa, Matthew Knowles, était cadre dans une entreprise d’instruments médicaux. Ils ont dépensé beaucoup, beaucoup d’argent pour permettre à Beyoncé et Kelly d’accéder à la gloire. Ils ont aussi beaucoup prié. Et ils ont réussi.
Aujourd’hui encore, les parents de Beyoncé dirigent d’une poigne d’acier la destinée du groupe. Ce sont eux qui décident des tenues vestimentaires des chanteuses (sexy, mais pas «bitch»). A la fois mentors, managers, coiffeurs, habilleurs, comptables et agents de police, ils interdisent contractuellement aux filles de fréquenter des individus qui se droguent, qui boivent de l’alcool ou qui profèrent des jurons.
Et si les divas ne sont pas contentes, elles n’ont qu’à aller voir ailleurs: la composition du groupe a changé à deux reprises aux cours des 12 derniers mois. Seules Beyoncé et sa cousine Kelly ont tenu le coup.
Sur le plan musical, papa Matthew a été plutôt bien inspiré. Il a su recruter les meilleurs techniciens pour entourer ses pouliches. Des musiciens talentueux comme Rodney Jerkins et Kevin «She’kspere» Briggs (producteur notamment de TLC) leur ont composé des tubes absolument irrésistibles. Les filles ont ajouté plusieurs couches de vocalises en staccato et Destiny’s Child est devenu le symbole du nouveau son R&B.
Sur le plan de l’image, elles ont développé une attitude sexy qui reste compatible avec la ferveur méthodiste. Résultat: elles séduisent toute la famille américaine. Les garçons fantasment, les filles veulent leur ressembler et les parents admirent leur dévotion.
On va beaucoup entendre parler de Destiny’s Child en l’an 2001. Leur nouvel album, Survivor, sortira dans quelques semaines. Les filles vont bientôt appparaître dans les publicités d’une marque de boissons gazeuses. Elles vont aussi associer leur image à celle d’un fabricant de cosmétiques. «Et je suis en discussion avec plusieurs constructeurs automobiles», a déclaré leur agent John Battaglia au magazine Vibe.
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Les informations qui composent cet article ont été recueillies dans les revues Vibe, The Face et Q Magazine.
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