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Jacques Pilet mijote un nouveau projet médiatique

«Je crois que Jacques Pilet va nous refaire le coup de lancer un nouveau journal.» Dans les couloirs de l’Hotel Victoria sur les hauts de Montreux, un mystérieux projet était évoqué la semaine dernière lors du forum de Glion.

Ce projet, dont seules les grandes lignes sont actuellement dessinées, s’appelle Swissup. Il s’agit d’un site Internet conçu comme une plate-forme d’information et d’échanges sur la nouvelle économie. Ce site devrait être lancé officiellement au printemps 2001 et sera accessible aux adresses www.swissup.ch et www.swissup.com, encore inactives.

Derrière le projet, on trouve le fondateur de Logitech Daniel Borel et son ami journaliste Jacques Pilet, actuellement membre de la direction de l’éditeur zurichois Ringier. «Swissup sera un outil pour informer sur la nouvelle économie au sens large, explique le créateur de L’Hebdo et du Nouveau Quotidien. Il ne s’agit pas de lancer une autre feuille spécialisée sur Internet. Nous voulons nous adresser à tout le monde, aussi à ceux qui ne comprennent rien à la technologie ou l’économie. Swissup sera un magazine de vulgarisation et ciblera tous les publics: les gymnasiens qui se cherchent une carrière autant que les cadres plus âgés qui veulent réorienter la leur.»

La thématique de la formation se veut centrale. «Même si l’on peut se réjouir du dynamisme et de la créativité de notre pays, il faut se rendre compte des rigidités qui perdurent dans le système scolaire. Les universités et certaines hautes écoles font souvent preuve d’un archaïsme inadéquat. Nous avons pensé qu’il fallait un site privé et indépendant pour offrir une tribune à ceux qui veulent faire bouger la Suisse. Attention, il ne s’agit pas d’afficher un optimisme béat, mais de dialoguer et de débattre de façon critique par rapport à l’évolution du monde économique, sans sectarisme.»

En plus d’articles relatifs à la nouvelle économie, Swissup proposera des forums de discussion ainsi qu’une zone de service avec des liens vers des ressources utiles, notamment en matière de formation ou d’aide aux entreprises. Le contenu rédactionnel sera disponible en français et en allemand, et une partie en anglais. «Vous vous rendez compte, nous ferons travailler des journalistes alémaniques et romands ensemble», ironise Jacques Pilet qui rêve de créer un journal national multilingue depuis qu’il est né (ou presque).

C’est au début de l’année 2000 que Daniel Borel a commencé à plancher sur l’idée de lancer une plate-forme en ligne dédiée à la nouvelle économie. Outre Jacques Pilet, il en a alors parlé notamment à Madeleine von Holzen, à l’époque responsable de la rubrique économique de la TSR. «Je me suis rapidement enthousiasmée pour ce projet qui réunit pour moi un défi journalistique et économique, explique-t-elle. En mai, j’ai donc donné ma démission à la Télévision pour pouvoir me lancer à fond dans Swissup.»

A la tête de la société nouvellement créée, Madeleine von Holzen sera notamment chargée de diriger la rédaction: une équipe de six journalistes répartis entre Genève et Zurich. «Même si je travaillerai essentiellement avec des journalistes, je ne considère pas Swissup seulement comme un média d’information, poursuit-elle. Il y a une volonté plus large, celle de créer une communauté autour des thématiques abordées. D’ailleurs, nous ne voulons pas parler uniquement de nouvelles technologies, mais de tous les changements sociaux et économiques qui accompagnent leur développement.»

Même si Jacques Pilet parle de «projet civique», Swissup a la ferme intention de gagner des sous. Le site sera financé notamment par la publicité et le sponsoring. D’autres pistes sont actuellement à l’étude pour compléter ces revenus, mais la plate-forme restera accessible gratuitement.

Même s’il occupe le poste de responsable des nouveaux projets auprès de la direction du groupe Ringier, Jacques Pilet assure que l’éditeur zurichois reste extérieur au lancement de Swissup: «J’ai informé mon employeur que je participais au conseil d’administration de Swissup à titre privé. Je suis là pour apporter des conseils journalistiques: ce projet rassemble un bon nombre d’idées que j’ai toujours eu envie de réaliser.»