KAPITAL

New Access, les yeux rivés sur l’international

Dans un marché du logiciel bancaire en pleine ébullition, l’entreprise genevoise vient de boucler le rachat d’un concurrent. Prochain défi: expansion à l’étranger. Portrait.

Au cinquième étage du Geneva Business Center à Lancy, les bureaux de New Access sont en effervescence. Les quelque 70 employés de cette entreprise de logiciels bancaires voient arriver d’un coup 35 nouveaux collègues, à la suite du rachat de Delta Concept. «Nous aurons moins d’espace, sourit Alexis Sikorsky, le patron de New Access. Mais au-delà de ce petit désagrément, ce rachat constitue une grande satisfaction. Je voulais absolument acheter le logiciel Equalizer développé par Delta Concept. Il va nous permettre d’offrir la première solution globale de front office du marché.»

Cette acquisition fait suite à celle de la société Odyssey Group par le groupe genevois Temenos en octobre dernier, pour 100 millions de francs. «Le secteur de l’informatique bancaire suisse est en pleine phase de recomposition. C’est un mouvement de fond qui va se poursuivre», estime Daniel Brauen, associé du cabinet Unicore, spécialisé dans le conseil en gestion des technologies de l’information, et organisateur des Journées solutions bancaires. La raison? «Le marché local est désormais bien servi, répond Daniel Brauen. Pour se développer davantage, les sociétés suisses doivent partir à l’étranger. Or, pour s’imposer dans d’autres pays, il faut disposer d’une certaine masse critique.»

L’étranger, c’est exactement ce que vise New Access. «Actuellement, nous réalisons 60% de notre chiffre d’affaires à Genève, note Alexis Sikorsky. Après deux années difficiles, 2011 sera magnifique. En plus de consolider nos parts de marché à Genève, notre objectif est d’augmenter nos activités sur les autres places financières, en particulier à Londres, Zurich et au Luxembourg.»

Un développement qui ne sera pas aisé. «Zurich est un marché assez fermé, où il sera difficile de s’imposer. L’idéal serait une acquisition, estime Alexis Sikorsky. Pour Londres et le Luxembourg, nous allons commencer par gérer ces activités depuis Genève. Lorsque nous aurons plusieurs clients, nous y ouvrirons des bureaux.» L’entreprise compte une centaine de clients dans le monde, dont la National Bank of Abu Dhabi (NBAD), Lombard Odier ou EFG Bank. Passionné par l’Asie, le CEO de New Access place beaucoup d’espoir sur ce marché. «Nous sommes déjà bien implantés à Hong Kong et Singapour, où nous disposons d’un bureau dans lequel travaille une quinzaine de nos collaborateurs», souligne Alexis Sikorsky. La clientèle asiatique de l’entreprise est notamment composée du CIC Bank à Singapour et de la banque Julius Bär.

Mais Alexis Sikorsky rêve de Chine, où il se rend tous les deux mois. «Il n’y a pas encore véritablement de private banking là-bas, prévient Daniel Brauen. Lorsque cette activité se développera, des logiciels comme Odyssey ou Equalizer répondront aux exigences nouvelles de la clientèle locale. Pour l’instant il s’agit de produits hypersophistiqués par rapport aux besoins chinois.»

En attendant, tous les moyens sont bons pour se rapprocher des futures banques privées chinoises. «J’ai amené plusieurs banquiers chinois en Europe l’année passée, raconte Alexis Sikorsky. Nous avons visité Paris, puis nous avons suivi un séminaire sur le private banking donné par des banquiers privés suisses. Et le séjour s’est achevé par un weekend à Crans-Montana.»

La Chine n’est pas encore un marché ouvert. «Actuellement, nous sommes un peu pris dans les méandres administratifs, concède Alexis Sikorsky. Rien de grave, mais cela va demander du temps avant que nous parvenions à pénétrer ce marché.» Là encore le CEO de New Access estime que le meilleur moyen serait une acquisition. Quand? «Dès que nous aurons identifié la bonne opportunité.»
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Des logiciels pour gérer les relations clients

La gestion de la relation client est devenue un enjeu stratégique pour les banques privées. De plus en plus exigeants, les clients demandent désormais des services haut de gamme directement accessibles via le web. Du simple relevé à la mesure du risque, en passant par la gestion de la performance, ces services entraînent la mise en place de systèmes informatiques dédiés permettant à la fois aux clients et aux gestionnaires un accès simple et sécurisé aux données. Dans ce domaine, les entreprises suisses spécialisées dans l’informatique bancaire se distinguent mondialement, à l’image de Temenos, Avaloq, Finnova et New Access.
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Une version de cet article est parue dans L’Hebdo.