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Des jets privés à prix cassés

En commercialisant les vols à vide des avions d’affaires, la société LunaJets offre des voyages low cost en jet de luxe.

«Voyager en jet privé pour 890 euros!» Le slogan de l’entreprise LunaJets l’annonce: désormais, le vol en avion de luxe est presque abordable.

L’idée vient d’un constat: «Les jets privés voyagent souvent à vide, explique Eymeric Segard, 40 ans, fondateur de LunaJets. Dans le prix facturé au client, les compagnies tiennent compte de l’aller-retour, mais c’est un autre avion qui vient généralement les chercher à la fin de leur séjour. Du coup, l’avion effectue deux trajets à vide. Ce sont les sièges sur ces trajets que nous commercialisons, pour un prix modique.»

De Londres à Moscou, en passant par New York, LunaJets offre de nombreuses destinations. Pour connaître les appareils volant à vide entre ces villes, la jeune société a signé des contrats avec près de 250 opérateurs spécialisés dans l’aviation d’affaires, dont Tag Aviation, Speedwings et Jet Aviation. Sur chaque billet vendu, LunaJets reverse 80 à 90% du prix à la compagnie à qui appartient l’appareil.

«Environ 20% de nos vols se font à vide, confirme Frédéric Buxeraud, directeur financier de Speedwings. LunaJets nous rend service en remplissant près de 50% de ces trajets.» Résultat: un Londres-Genève en jet privé, habituellement facturé entre 15’000 et 35’000 francs par les compagnies d’aviation d’affaires, est proposé à seulement 990 euros par LunaJets.

Mais ces petits prix entrainent certaines contraintes pour le client: d’abord il n’y a généralement pas de vol retour aux mêmes conditions. «Parfois, nous arrivons à trouver un retour sur un autre vol vide, dit Eymeric Segard. Mais la plupart du temps, nous devons lui trouver un vol sur une compagnie commerciale classique.»

Par ailleurs, la date du vol et les horaires ne sont connus que quelques jours avant le départ, ce qui demande une certaine flexibilité.

Pas de quoi décourager les clients de LunaJets: «A ce prix là, les gens sont prêt à accepter quelques contraintes», estime Eymeric Segard. La société a su convaincre une centaine de clients en quelques premiers mois, et espère dégager un bénéfice dès 2010.