Le maquillage style Néfertiti revient en force, sur les catwalks, sur MTV et maintenant sur toutes les paupières. Mais comment l’appliquer? Conseils de l’expert.
Amy Winehouse, Lily Allen ou Gwen Stefani: les icônes de MTV ont remis au goût du jour le regard rétro ourlé de noir. Initié par la mode très sixties du printemps 2007, ce comeback s’est imposé en mars dernier sur toutes les paupières des collections de l’hiver à venir.
Egyptien chez Alexander McQueen, sixties chez Michael Kors, laqué chez Diesel, rehaussé de faux cils chez Dior, en queue de comète chez Louis Vuitton, étiré chez Karl Lagerfeld ou carrément coulant chez John Galliano: les artistes en cosmétique l’ont décliné à volonté.
«L’eyeliner fait partie des fondamentaux du maquillage, explique Tom Pécheux, make-up artist de l’agence parisienne Calliste. Il est synonyme de sophistication et de pouvoir féminin.» Une arme dont l’artiste a usé pour mettre en beauté les mannequins de la collection automne-hiver 2007 de Salvatore Ferragamo.
Comment expliquer ce succès? En le comparant à l’industrie du vêtement. «Pour contrer les répliques de la grande distribution, les marques de luxe utilisent des matières nobles, chères et difficiles à travailler comme le crocodile, le cachemire ou le taffetas. De la même façon, les maquilleurs mettent en avant la maîtrise de leur métier en utilisant des techniques ardues. L’eyeliner en est une puisqu’il ne faut pas trembler et qu’une fois qu’on est parvenu à faire un œil, il faut recommencer à l’identique sur l’autre.»
Un tour de force qu’il dit très sérieusement utiliser pour se prémunir des tremblantes copies esquissées par le commun des mortelles. «Avec l’eyeliner, les professionnels font preuve d’un véritable savoir-faire.»
La signature effleurant la racine des cils fait depuis toujours partie de la panoplie des séductrices, de Néfertiti à Twiggy en passant par Marilyn Monroe.
«Associé à une bouche rouge, un teint pâle, des sourcils fins et une coiffure très travaillée durant les années 50, l’eyeliner est aujourd’hui utilisé seul, comme un accessoire de mode à part entière, analyse Tom Pécheux. Glamour, rebelle, gothique ou punk: c’est l’un des rares produits de maquillage qui permette autant d’interprétations.»
L’effet recherché s’obtient en variant les tracés. «En point virgule pour un look fifties, très épais pour faire punk ou droit pour un style contemporain. Je le rends sexy en le dessinant avec un pinceau trempé dans un fluide, puis en écrasant un peu de crayon noir sur un coton-tige avec lequel je brosse légèrement la ligne: ça atténue l’aspect strict de l’eyeliner et ça camoufle les imperfections du tracé. Pour le fixer, j’utilise de la poudre noire que je répands sur la ligne.»
Prudence cependant. «L’eyeliner ne va pas à tout le monde. Je le déconseille aux femmes qui ont les paupières tombantes ou à celles dont la paupière fixe recouvre la mobile.»
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Une version de cet article est parue dans L’Hebdo du 27 septembre 2007.