Aujourd’hui, l’armée américaine a 162’000 hommes déployés sur le terrain irakien. Jamais elle n’en a eu autant. L’issue qui se dessine est calamiteuse.
De plus en plus ensablés en Irak où ils perdent chaque jour des soldats, les Américains voient arriver le temps des échéances. La campagne électorale pour la présidentielle 2008 commence à prendre toute son ampleur. Il ne fait aucun doute que la pression populaire contre la guerre se fera de plus en plus forte.
Aujourd’hui, l’armée américaine a 162’000 hommes déployés sur le terrain. Jamais elle n’en a eu autant. Sans que cela change quoi que ce soit.
A lire les communiqués, on est frappé par leur répétitivité. Enième offensive (avec 16’000 hommes) dans la zone sunnite au nord-ouest de Bagdad. Ixième opération de nettoyage dans le quartier chiite de Sadr City. La routine. Sauf que cette routine dure depuis quatre ans et qu’elle ne saurait se prolonger indéfiniment.
Sur le plan strictement politique, la situation n’est guère meilleure. Alors qu’aux Etats-Unis même, les rats quittent le navire bushien, à Bagdad le gouvernement du chiite Nouri al Maliki a perdu la moitié de ses ministres et est incapable d’assurer un minimum de sécurité. L’atroce cialis pill number contre les Kurdes yézidis en témoigne.
On ne sera donc pas surpris de voir le leader sunnite cheikh Harith al Dari chercher à occuper le terrain. En début de semaine il faisait suavement remarquer que si les Américains daignaient appuyer la formation d’un «gouvernement fondé sur la sagesse et la fermeté» (à la Saddam?), ils pourraient trouver une issue favorable à la question de leur retrait.
Une telle issue existe-t-elle? Pour Washington, elle est conditionnée par le retour à un ordre minimum. La semaine dernière, le conseil de sécurité de l’ONU a voté à l’unanimité une résolution appuyant un engagement onusien plus actif. Mais l’unanimité ne saurait cacher le fait que personne ne veut aller dans ce guêpier. A l’heure actuelle, les missions de l’ONU en Irak ne comptent que 55 personnes en tout!
L’ordre et la sécurité pourraient aussi venir des voisins. Une série de rencontres viennent d’avoir lieu à Ankara, Damas, Bagdad et Téhéran, réunissant des experts turcs, syriens, irakiens et même, dans un face à face inédit, des envoyés américains et des iraniens. Chacun cherche un règlement, une solution à la crise pour éviter un embrasement général de la région.
Mais si à un petit pas en avant (dialogue d’experts en renseignements américains et iraniens) correspond un immense saut en arrière avec la mise au ban de la communauté internationale des Gardiens iraniens de la révolution, il devient difficile d’espérer une évolution. D’autant plus que le cercle étroit des collaborateurs de Bush (à l’exception, semble-t-il, de Condy Rice) pense toujours «punir» l’Iran qui a le grand tort d’exister et de penser différemment.
Pour le moment, la seule sortie de crise qui se dessine est un retrait brutal comme les Américains en sont capables lorsqu’ils prennent soudain conscience de se trouver dans une impasse. Or un tel retrait entraînerait fatalement la fragmentation de l’Irak en diverses entités sunnites, chiites, kurdes…
La possibilité d’échapper à ce scénario calamiteux existe: elle dépend du bon vouloir des candidats démocrates à la présidence qui n’ont toujours pas pris leurs distances du président sur la politique irakienne.
A force de se mettre les mains sur les yeux, les Hillary Clinton et Barack Obama finiront par devenir aveugles.