KAPITAL

IC-Agency, des stratèges à l’écoute du réseau

La start-up genevoise s’est imposée dans le domaine de l’e-marketing. Elle permet à ses clients de gérer leur réputation en ligne.

Derrière le succès des multinationales se cachent en général des tacticiens qui oeuvrent dans l’ombre. IC-Agency fait partie de ces petites mains: la start-up aide les grandes entreprises à gérer leur reliable cialis generic et à protéger leur marque, l’objectif final étant d’augmenter leur compétitivité grâce à l’internet.

Pour ce faire, elle prête une oreille attentive aux bavardages et mouvements sur la toile. La société a mis au point des outils logiciels capables d’écouter, de comprendre et d’analyser les différentes opinions exprimées sur le réseau au sujet des marques, produits et tendances. Parmi les bénéficiaires de ces solutions, des entreprises aussi variées que Dior, l’Union Bancaire Privée, Ozon.ru (le premier site e-commerce russe) et de nombreuses marques horlogères, dont Raymond Weil notamment.

L’aventure d’IC-Agency est née de la rencontre de deux visionnaires, à Genève. En 2000, Flavio Quaranta rentre de Caroline du Nord, un diplôme postgrade de spécialiste en marketing internet en poche, et rencontre David Sadigh, jeune chef de projet web indépendant.

Tous deux sont persuadés de l’importance du média internet et veulent prendre le train en marche. Ils s’associent et fondent une start-up dédiée au développement de stratégies en ligne permettant d’accroître la compétitivité et les bénéfices des entreprises.

Devenu numéro un du e-marketing en Suisse en termes de chiffre d’affaires et de nombre de salariés fixes, IC-Agency doit sa réussite avant tout à sa stratégie de recrutement.

«Nous avons su nous entourer de brillants collaborateurs et partenaires. De par notre petite structure, nous ne pouvions pas nous permettre d’engager des employés peu performants», résume David Sadigh.

La demande était également au rendez-vous: «Nous avons eu la chance de rencontrer des dirigeants visionnaires qui comprenaient les enjeux du web et les changements que ce nouveau média allait engendrer aux différents niveaux de l’économie. Ces clients nous ont fait confiance dès le début.»

Nespresso fait ainsi partie des success stories auxquelles la start-up a contribué. «Au commencement, la multinationale nous a confié plusieurs mandats pour développer leurs activités sur le Net. Nos stratégies ont permis à la marque de renforcer sa compétitivité et d’accroître son chiffre d’affaires. Aujourd’hui, Nespresso encaisse 250 millions de francs suisses annuellement, uniquement par les commandes en ligne», explique le co-fondateur d’IC-Agency.

A la recherche de talents

Avec une croissance moyenne de 50% par an depuis sa création, et un chiffre d’affaires de 3 millions en 2005, la société occupe désormais une place de leader en matière de stratégie internet.

Le montant d’un mandat typique s’élève à 100’000 francs actuellement. Par ailleurs, la publication d’études, comme celle qui vient de paraître concernant l’horlogerie de luxe sur internet, permet de rentabiliser les activités de la firme. «Mais notre activité la plus rentable, c’est la cession de licences sur nos logiciels: des sociétés de conseil, des cabinets d’études de marché ou encore des grandes agences de publicité achètent nos solutions et les vendent à leurs clients. Nous percevons des royalties sur chaque redistribution.»

«Nous visons 4,5 millions de chiffre d’affaires en 2006», anticipe David Sadigh. L’entreprise veut aussi augmenter de 15% sa marge brute cette année en réduisant les coûts externes, de façon à investir de plus grosses sommes pour la recherche et le développement.

«C’est une nécessité pour rester à la pointe, surtout à la vitesse à laquelle le marché se développe. On peut estimer qu’entre la part du chiffre d’affaires que nous réinvestissons et le financement de projets spécifiques soutenus par le gouvernement canadien notamment, nous dépasserons le million de francs suisses investis dans la R&D en 2006.»

La croissance se traduit aussi dans les effectifs: l’entreprise a doublé sa masse salariale sur les six derniers mois. Actuellement, une vingtaine de personnes travaille entre les bureaux de Genève et de Bathurst au Canada.

Physiciens, ingénieurs informaticiens, business analystes, juristes, psychologues et spécialistes en marketing en ligne, le personnel reflète l’approche pluridisciplinaire proposée par IC-Agency à ses clients. L’entreprise cherche encore de nouveaux talents pour parvenir à un effectif de 25 collaborateurs d’ici 2007.

Le succès actuel semble éclipser des débuts qui n’ont pas été faciles. En 2000, lorsque David Sadigh et Flavio Quaranta fondent IC-Agency sans soutien financier externe. «Les deux premières années, à l’instar d’autres entreprises se développant en autofinancement, nous ont causé des soucis de trésorerie.» Mais, pour la société de conseil, le plus ardu fut de recruter les bonnes personnes. «Les compétences que nous cherchions n’étaient pas évidentes à trouver. On était en pleine bulle spéculative et les experts de la branche se faisaient verser des salaires mirobolants par les grandes entreprises. Nous ne pouvions pas leur proposer les mêmes avantages salariaux», se souvient l’entrepreneur.

Aujourd’hui, l’entreprise a surmonté ces difficultés et s’est dotée d’une organisation interne efficace, en appliquant les recettes qu’elle recommande aux autres. «Notre culture d’entreprise est principalement basée sur le partage de l’information et le travail d’équipe. Nous possédons un site Wiki interne où les collaborateurs peuvent échanger et ajouter des informations de toute nature sur les projets en cours. Le tout associé à la messagerie instantanée textuelle et vocale sur le réseau.»

Récemment, IC-Agency a lancé son propre blog. «Ce lieu d’échanges et d’expressions permet de fédérer l’ensemble des équipes autour d’un projet commun, malgré la distance géographique, et de communiquer au mieux l’image de notre entreprise. Enfin, le blog nous permet d’attirer des spécialistes du e-marketing et de faciliter ainsi le recrutement.»

Autant de méthodes que l’agence genevoise recommande vivement à ses clients. Un blog bien alimenté et bien référencé permet en effet de protéger une réputation en ligne, en captant l’attention des internautes et en les détournant des pages moins flatteuses.

«En Suisse, on ne fait pas encore bon usage de l’internet, alors que les chiffres sur la convergence média qui est entrain de s’opérer ne permettent plus de douter de l’importance majeure du web pour la compétitivité des entreprises. Les 5 à 10 prochaines années seront décisives pour de nombreux acteurs économiques dans des secteurs très variés. C’est encore le moment de bouger, il y a de nombreux marchés à prendre», conclut l’entrepreneur.